StuckyObsession
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tiny steve obsession
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Date d'inscription : 22/04/2020

Panic Switch Empty Panic Switch

Jeu 23 Avr - 11:07
ft. Bucky & Steve
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Panic Switch
Je sursaute et me recroqueville un peu plus derrière les lourdes bennes à ordure alors que les voitures de police filent toutes sirènes dehors. Du calme Steve. C'est rien. C'est rien. Ils vont pas sortir la cavalerie pour toi. Un pauvre petit avorton. Mais si. Vu tes parents, ton père, surtout, il aurait pu faire ça. Il aurait pu mobiliser la moitié de la ville pour me retrouver. Pour ne pas laisser son pauvre taré de gamin dans la nature. Ouais, c'est ce qu'on dit les médias. Ils ont bien gentiment vomi la soupe qu'on leur a servi après l'incident. Et bien sûr, tout le monde l'a cru lui. Pas moi. A l'asile, non, pardon, à "l'institut" comme tout le monde insiste là-dessus, je crois que le psy et quelques infirmières savaient. Ils ont bien compris que je n'ai jamais rien eu à foutre là. Que j'ai jamais eu le moindre problème mental. Que la seule raison pour laquelle on m'a collé à l'Institut Hydra était parce que j'étais pas bien, un danger pour moi et pour les autres. Que la mort dans l'âme mes chers parents se sont séparés de moi, leur fils chéri, parce que c'était ce qu'il y avait de mieux, et que maintenant il serait entre les mains de scientifiques spécialisés qui allaient pouvoir m'aider. Ca c'est ce qu'ils ont dit. En vrai, ils voulaient juste que je me taise. Que jamais personne ne sache ce qui s'était passé, et que jamais, jamais, ça ne remonte aux oreilles de la presse. Tout serait foutu par terre, et le nom des Grant, sali. C'était plus facile à assumer, un fils fou qu'un père criminel. Alors on m'a collé là comme on range un vieux truc dans un placard, contre une belle somme j'imagine, et voilà. Depuis quatre ans je suis là, sans aucune visite. Un type sain dans un asile. L'exception.

Mais dans mon malheur le destin m'a souri, il y a deux jours. L'occasion que j'espérais plus. Un garde retenu à la dernière minute pendant la promenade, une seconde d'inattention, et j'ai pu me faufiler sous le grillage. Puis j'ai couru, longtemps. Je n'avais pas un rond, pas de téléphone, rien, mais il fallait que je me m'enfuie, le plus vite et le plus loin possible.J'y retournerai pas. Jamais. Je veux pas finir comme un légume, oublié, alors que j'ai rien fait pour mériter ça. Non. Je vais me défendre et je vais m'en sortir. Disparaître, et tout recommencer, quelque part. Ailleurs. Là où on ne saura pas qui je suis. Qui sont mes parents. Ce qui m'est arrivé. Le premier truc a été de piquer un pull qui séchait sur une corde à linge, histoire que mon pyjama d'hôpital soit moins voyant. Puis une veste, qui était sur un présentoir à l'extérieur d'un magasin. Je m'en cognais de l'antivol, vu que le présentoir était dehors et que ça allait pas sonner. Mais ça m'a fait tellement bizarre de retourner en ville. De retourner dehors. De voir des gens autour de moi qui vivaient tellement...normalement, à sortir du bureau, à faire leurs courses, à boire un verre en terrasse. Toutes ces choses dont j'ai été privé alors que c'était pas ma faute. Pas du tout. Moi aussi j'aurais aimé pouvoir continuer à aller en cours et décrocher mon diplôme! Moi aussi j'aurais aimé vivre une vie normale, sortir, avoir des amis. Tout ça! Tout ça j'aurais dû y avoir droit, mais le destin en a décidé autrement. Sauf que maintenant je suis dehors. Vraiment dehors. Et maintenant je vais réussir à me faire une place, et à rattraper ces années que j'ai perdues à cause de lui. De cet enfoiré qui me sert de père et qui représente si bien les intérêts de l'Amérique...

La nuit avance et je retourne vers la gare, comme la veille. J'ai repéré que les salles d'attente restent ouvertes la nuit, et surtout, qu'il y fait chaud et sec. C'est tout ce dont j'ai besoin. Je monte sur le dernier quai, celui où les flics et les gardiens passent le moins, et regarde autour de moi les derniers voyageurs qui sortent du bureau et qui se dépêchent pour avoir le train qui les ramènera chez eux. Chez eux... j'aimerais bien savoir ce que ça fait, d'avoir à nouveau un chez soi qui sente pas le désinfectant et où ses colocs ne passent pas leurs journées à hurler ou à se taper la tête contre les murs. Une vraie maison... Roulé en boule sur ma chaise je me retiens de chialer comme un gamin en me disant que j'aimerais être comme eux. Avoir un travail, des horaires, un loyer et des impôts à payer. Parce que ça voudrait dire que je suis quelqu'un. Que j'existe. Que j'ai une place au milieu d'eux tous. Un vrai quelqu'un. Pas une ombre, pas juste un numéro de chambre. Moi. Je somnole doucement, bercé par le bruit rassurant de l'agitation autour de moi, quand le message du dernier train de la journée retentit. J'ouvre un oeil et je vois qu'il y a juste un autre clodo comme...moi, installé. Lui dort comme une souche. Je tourne la tête de l'autre côté de la cabine vitrée, qui donne sur le quai désert. J'ai dû dormi plus longtemps que prévu, il est presque minuit... Et c'est là que je le vois. Au début j'ai pas fait attention à ce type, mais pourtant il avait quelque chose de...familier. Il est resté planté là un long moment, sans bouger, à juste contempler les rails. Et quand le train est apparu au loin, deux taches lumineuses dans la nuit, je l'ai vu ôter son blouson et sa besace, poser tout ça sagement par terre, et s'avancer vers le quai. Putain mais il... il fait quoi? Sans comprendre je me suis levé, et c'est quand j'ai été collé à la vitre, séparé de lui d'à peine deux mètres, qu'il s'est retourné. Nos regards se sont croisés pendant une seconde, et j'ai sursauté en voyant...mon reflet. Vraiment. Le type...me ressemble. Et quand je dis me ressemble, il est... il est mon jumeau. Même taille, peut-être un peu plus maigre que moi et les joues plus creusées, même couleur de cheveux, même forme du visage. Une copie. Mais comment? Comment est-ce que c'est possible? Comment il peut y avoir là quelqu'un qui me ressemble au point d'être mon jumeau? Sauf qu'au moment où je veux tambouriner à la vitre pour attirer son attention, il franchit les deux mètres le séparant de la voie, et saute juste au moment où le train entre en gare.

J'étouffe un hurlement et plaque ma main sur la bouche, complètement sonné. Il... il s'est...il s'est jeté sous le train. Putain. Putain...putain de... ça commence à s'agiter, et sans trop réfléchir, je sors de la salle d'attente, attrape son blouson et son sac, et me tire vite fait. Je croise des types de la gare qui courent en direction du quai, des coups de sifflet résonnent tout comme des cris dans la gare quasiment vide, et je m'éloigne à contre sens. Une fois juste devant la gare je me laisse retomber sur un banc et ouvre le sac de mes doigts tremblants. C'est... c'est étrange. Je sors un portefeuille, et j'examine les cartes les unes après les autres. Il y a une adresse dessus. A l'autre bout de la ville, mais c'est pas grave. Des cartes de crédit...

Je suis interrompu par une voix dans mon dos qui résonne et qui me fait sursauter.
- Monsieur, qu'est-ce que vous faites avec ce sac?
- Je...mais c'est...c'est le mien!
- Vous pouvez le prouver?
- Oui...oui bien sûr!


Je farfouille jusqu'à trouver une carte d'identité. Steve Rogers. Et une photo. C'est moi. Je la tends au flic en uniforme qui l'examine à la lueur de sa lampe torche avant de me la rendre.

Désolé monsieur. On nous a signalé des pickpockets dans la gare.
Y'a...y'a pas de mal. Si j'étais en train de tout retourner c'est que j'ai perdu mon ticket de...de parking. Vous savez ce que c'est.
Oh oui. C'est toujours une lutte pour savoir où on l'a mis.
Exactement.
Bonne soirée monsieur, pardon pour le dérangement.
C'est rien...bonne soirée...


Il tourne les talons et reprend sa ronde. Je soupire profondément alors que j'examine la carte d'identité entre mes mains. Lui, ce Steve, a un appartement. J'ai les clefs. Il est mort et pas moi. Personne ne pourrait nous différencier alors... alors je suis tellement désespéré que je me dis que je pourrais y passer quelques nuits, en attendant qu'ils règlent toute l'histoire à propos de son suicide. Un toit, de quoi manger, un endroit où me reposer et c'est tout. Quelques jours, une nuit ou deux pas plus. Le temps de voir venir. De m'organiser. Ouais...ouais c'est ça. On...on va faire ça. Je découvre une centaine de dollars dans le portefeuille et pour la première fois de ma vie, je décide de prendre le taxi. Ca sera moins risqué que le métro et surtout, je peux le payer. Une voiture s'arrête et je lui donne l'adresse sur la carte. En vingt minutes on y est, et je récupère ma monnaie avant de remercier le chauffeur qui disparaît dans le trafic. Je suis au pied d'un petit immeuble en briques rouges, dans un quartier tranquille. Il y a même des arbres tout le long du trottoir, comme dans les films. Je m'approche et vois "Barnes-Rogers". Merde, il vit pas tout seul. J'hésite, recule, et regarde les fenêtres. Pas une lumière. Tant mieux. J'ouvre la porte du hall, puis grimpe. Je bataille avec la porte d'entrée et entre chez lui. Chez Steve.
Andréas
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Oiseau de Nuit
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Lun 28 Sep - 10:59

Steve
Rogers

James
Barnes

Panic Station
Y'a les chaînes dans ma peau et la brûlure de la lame dans ma chair. Puis y'a un grand vide. Un trou. Un néant dans lequel je sombre. J'entends des rires. Des paroles. Je sens des coups. Je goûte du sang. Et tout recommence. On me jette un seau d'eau sale à la gueule et on me force à manger un truc que je vomis ensuite. Et la torture reprend. Les mains qui s'amusent sur ma peau. Les lames chauffées à blanc qui transpercent ma chair. Puis les humiliations. Devoir me pisser dessus, devoir manger dans la main crasseuse d'un autre, devenir le jouet de mes tortionnaires. Y'a mes hurlements. Mes sanglots. Mes supplications. Mes gémissements. Puis y'a sa voix à lui. "J'ai besoin qu'on fasse une pause Buck." J'entends mon poignet gauche céder. Je sens la lame déchirer ma chair et mes tendons. Je hurle mais tout continue. "Ce n'est plus possible ! Je n'y arrive plus ! Tu comprends ? Je n'en peux plus !" Mon sang est chaux, poisseux, infecté, presque venimeux. L'os est broyé. J'ai l'impression d'avoir de la fièvre. "Laisse-moi quelques jours. Rentre chez ta mère le temps d'une semaine. Je t'en prie." Ma main s'écrase mollement sur le sol et je suis enfin libre.

Je pousse un hurlement déchirant alors que je m'éveille d'un coup, le coeur au bord des lèvres face à l'odeur de transpiration et d'urine qui règne dans la chambre. J'ai vingt-quatre ans et je suis incapable de ne plus mouiller mes draps. Mon corps est secoué de tremblements violents alors que je tente de me débattre avec les draps à moitié déchirés qui s'enroulent autour de mon être comme des tentacules. Le souffle court, je geins, me débattant comme je le peux avec mon seul bras… Mais Steve n'est pas là pour m'aider. Il n'est pas là, comme il ne l'était pas hier et avant-hier… Je suis seul dans cette chambre et je suis prisonnier de ce lit souillé. Steve ne vient pas m'aider à repousser les draps, il ne vient pas caresser ma joue avec un sourire avant de me prendre dans ses bras pour me rassurer. Non… Il ne vient pas. Au milieu des battements affolés de mon coeur, j'entends des pas mais je sais que ce ne sont pas les siens. Il ne viendra pas. Il ne vient plus. Il n'y arrive plus. "The other night…. dear…"  Quelqu'un approche et ma voix devient un sanglot. J'ai mal. J'ai peur. Je veux me réveiller, je veux revenir à la maison. Je veux retrouver les bras de Steve. "… As I lay slee…. ping…" Une larme brûlante roule sur ma joue, la porte de la chambre s'ouvre et une silhouette s'y découpe. Le cavalier de l'apocalypse et son chien sont là. Le canidé va bouffer ma main. Ma chair va commencer à pourrir sous ses crocs. Il approche. Je crie et lui ne s'arrête pas. J'entends ses pas dans le sable, j'entends les crocs du molosse qui claquent. Je geins une fois de plus. "I dreamed I held you in my arms…" Il pose une main sur mon épaule blessée et je hurle à nouveau, sentant les larmes se mêler à la transpiration sur ma peau. Il va me dire de la fermer. Le chien va aboyer. Je vais entendre mes os craquer. "When I awoke… dear…, I was mistaken…" Une voix se mêle à la mienne et une main bien douce vient caresser ma joue. Je ferme les yeux et je vomis. Quelque chose de chaud se répand sur mon menton et tout prend enfin fin.

J'ouvre pour de bon les yeux et je croise le regard inquiet de ma mère. Ses doigts se glissent dans mes cheveux sales et trempés alors que son autre main se perd sur mon torse, caressant au travers de mon t-shirt humide mon corps tremblant. Nos regards se croisent et je comprends que c'est elle qui chantait… Une autre larme glisse le long de ma joue mal rasée alors que j'imagine que c'est Steve qui chante à sa place. "So I bowed my head and I cried… You are my sunshine, my only sunshine…" Lentement, je repousse sa main sur mon coeur et j'accepte de m'assoir dans mon lit, la laissant m'enlacer tandis que je joins ma voix rauque et enrouée à la sienne. "You make me happy when skies are gray…" Le temps d'une chanson, je ferme les yeux et me laisse consoler, oubliant tout pour ne revenir que lorsque qu'elle caresse doucement mon dos, venant murmurer à mon oreille.

"Et si on allait te laver mon grand… Hein ? Ensuite on s'occupera des draps…"

Sa voix est douce et en temps normal, je me débattrais, je hurlerais, je dirais que je ne veux pas qu'on me touche, de peur qu'on découvre que je suis dégueulasse… Mais avec elle, je prends le double de mes médicaments. Je fais en sorte de tuer mon esprit et mon corps au point de ne pas être capable de me débrouiller seul. J'ai si peur de lui faire du mal et briser un peu plus son coeur que je préfère être un légume dont elle s'occupe plutôt que quelqu'un qui pourrait la blesser. Elle a déjà dû me récupérer à la sortie de l'hôpital, me voir faire des crises d'hystéries à cause de mon amputation alors maintenant…. Maintenant je me laisse porter. Je la laisse me soulever et me traîner jusqu'à la salle de bain. Je la laisse me retirer mon t-shirt et mon boxer avant qu'elle n'allume l'eau. Je la laisse me doucher. Je ferme les yeux et je deviens un assisté. Depuis quatre jours c'est ainsi. Je passe mes journées sur la véranda de la maison, à fumer, à regarder les voitures passer. Ça me détends. Je bois la citronnade qu'elle me prépare et je la laisse me parler de tout et de rien. Puis la nuit je tente de dormir. J'ai des cauchemars. Je pisse au lit, je déchire les draps, parfois je me blesse. Et c'est là qu'elle arrive et qu'on recommence cette même routine. Le temps semble s'être arrêté ici. Je me sens comme dans un enfer, un purgatoire dans lequel je purge ma peine. Ensuite il y a la douche et le lit. J'ai le droit à quelques heures de sommeil et tout recommence. Durant une semaine c'est ça. La citronnade. Le tabac. La sueur. La pisse. Les cris. L'absence de Steve. Il me semble battre des cils, écraser un mégot dans le cendrier et déjà je dois partir. Steve ne me donne plus de nouvelles. Et puis c'est vendredi. Je décide que c'est un bon jour pour partir. Je fais mes affaires et j'embrasse ma mère, la remerciant pour ce qu'elle a fait avant de m'excuser. Je regarde les éclats de son coeur dans son regard peiné et je redeviens un gamin de huit ans aux genoux écorchés quand elle caresse ma joue, murmurant doucement.

"Ce n'est pas ta faute. Tu n'y peux rien… Ne t'excuses pas pour ce qu'ils t'ont fait, James."

Je préfère partir avant qu'elle ne commence à pleurer. Je n'arriverais pas à la voir sangloter une fois de plus. Alors je grimpe dans la vieille Ford de mon père et avant de rentrer à l'appartement, je vais acheter un immense bouquet de tulipes et des cupcakes, passant au cimetière. Je gare ma voiture et en silence, mes cadeaux en mains, je monte jusqu'à la tombe de Sarah. D'habitude on vient tout les deux, mais en ce moment, je sens que Steve aimerait que je ne sois pas là. J'arrive devant sa stèle et je fronce les sourcils en voyant qu'il n'est pas passé. Je pousse un soupir et dépose tout devant la plaque de marbre, attrapant l'ancien bouquet pour le garder contre mon coeur alors que je baisse les yeux vers les lettres dorées qui composent son prénom. Les pétales séchées tombent à mes pieds.

"C'est de ma faute si il n'est pas là. Je lui fais du mal…. Comme toujours. Comme ce jour-là dans le parc où je l'avais embrassé."

Ma prothèse semble lourde en cet instant. Ça ne me semble pas normal d'être là, sans lui. Un frisson glisse le long de mon échine et à mes pieds s'accumulent les pétales et autres feuilles séchées.

"Tu n'aurais pas dû me le confier… Tu n'aurais jamais dû me faire confiance et me laisser l'aimer…"

Steve a toujours été mon soleil. Gamin il était mon petit ange, ce lui contre lequel je venais me réchauffer les doigts et celui qui m'éblouissait et avant tout ça, avant la guerre… Il était tout ce que je voulais et désirais. Mon Steve. Mon amour. Je regarde désormais les cupcakes alors que d'un revers de la main, j'essuie mes larmes.

"Aujourd'hui les deux sont pour toi. Je n'ai pas faim."

Je tourne simplement les talons et retourne jusqu'à ma voiture, observant sur le chemin du retour le cimetière avec une certaine amertume. Steve aurait dû être là. Je jette les fleurs dans une poubelle et je décide de rentrer, fumant durant tout le trajet. Je garde la voiture et mon sac de sport sur l'épaule, je monte lentement jusqu'à notre appartement, poussant la porte qui ne me résiste pas. Immédiatement son odeur me revient  et si je lâche mon sac, c'est simplement parce que j'ai envie de le prendre dans mes bras, de le serrer contre mon coeur et lui murmurer à quel point je l'aime.

"Steve… ? Je… Je suis de retour. Je m'inquiétais…. Tu vas bien ?"
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Lun 28 Sep - 11:07
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Je marche sur la pointe des pieds, le coeur battant à l'idée de croiser quelqu'un qui le connaisse, lui. Le fameux Steve qui s'est jeté sous un train juste sous mes yeux. Non. Je ne dois pas croiser quelqu'un. Pas un de ces voisins qui vont bien sûr parler d'une anecdote que je ne connaitrais pas ou d'un truc de prévu dont j'aurais aucune foutue idée. Non, heureusement. L'escalier est désert, et le tapis qui recouvre les marches est assez épais pour que personne n'entende le bruit de mes pas. Pourtant j'ai tous les droits d'être là. D'après les papiers que j'ai, et les clefs dans ma main, je SUIS Steve Rogers. Bref, j'arrive devant la porte, et encore une fois je vois la petite étiquette soigneusement écrite à la main ''Barnes - Rogers''. Son mec ou son coloc? On verra bien. Mais j'espère être parti avant de le découvrir... Dans un premier temps je toque avant de me planquer dans l'escalier et j'attends. Mon coeur bat si fort que j'ai peur de ne pas entendre quoi que ce soit, mais les minutes passent et rien. L'appart est vide. Je reviens timidement et glisse la clé dans la serrure, avant de l'ouvrir. Puis je sursaute comme si je m'étais brûlé les doigts quand la porte s'est ouverte. Pendant quelques secondes je reste sur le paillasson, sans oser entrer. Avant de lentement tendre la main et actionner l'interrupteur. Une entrée chaleureuse, avec un joyeux bordel. Des chaussures dans un panier, des écharpes et un gilet à un crochet. Des dessins et des affiches de films au mur. J'ôte mes vans d'hôpital et enlève le blouson et le pull. Puis dépose sagement le sac dans l'entrée. Toujours rien. Pas un bruit.

J'avance comme un chevalier dans l'antre du dragon et explore toutes les pièces. L'appart est pas grand : une seule chambre avec un lit double. Il a donc quelqu'un. Et comme je n'ai vu aucune affaire de fille, j'en déduis qu'il sort avec un mec. J'ai la désagréable impression d'être un voleur alors que je commence à regarder les photos. Son mec est un grand brun aux yeux bleus. Une photo en uniforme. Il a dû faire l'armée. Il y est peut être toujours. Oh ça serait génial si le mec en question était en déploiement dans un autre pays, ou au moins une autre ville. Je ne risquerais pas de tomber ici sur lui... Mais j'en suis pas sûr. Ils ont bien l'air d'être deux à vivre vraiment ici. Et pas un qui est en transit... Bref, je trouve enfin la cuisine et mon estomac se rappelle salement à mon bon souvenir. J'ai à peine mangé depuis mon évasion et je meurs de faim. J'engloutis à la hâte ce qui me passe par la main : charcuterie, pain, fromage, salade, chips. Tout ce que je peux avaler sans avoir besoin de cuisiner. L'appart est vraiment sympa... j'aurais aimé en avoir un comme ça... pouvoir étudier, habiter en ville avec un ami, ou mon copain, et profiter... recevoir des gens, sortir sur un coup de tête, aller au ciné ou simplement se promener. Toutes ces choses que j'ai plus faites depuis si longtemps, et que lui, Steve, pouvait faire, et sûrement avec son mec. D'ailleurs... ils avaient l'air bien ici. Ensemble. Vu les photos, ils devaient se connaître depuis longtemps, parce que sur certaines ils sont encore gamins... le genre de relation qu'on voit dans les films, amis depuis l'enfance, amour de toujours l'un de l'autre etc. Et eux ils avaient ça. Enfin on dirait. Si tout avait été aussi parfait, il se serait pas suicidé...

Je range tout et continue d'explorer. Leur chambre, une cuisine, un salon et une salle de bains. Dès que je vois la douche je fais tomber mes fringues et prends une longue douche brûlante. Et surtout, une douche seul, pour la première fois depuis quatre ans. La première fois depuis quatre ans que j'ai enfin une portion de vie privée. Je me retiens tout juste de pleurer sous l'eau, avant de sortir, propre et la peau rouge comme un homard. Ma deuxième chance est là. Enfin là pour l'instant. Le reste je n'en sais rien, mais là...la mort de ce Steve, c'est ce qui va me permettre de tourner la page. De recommencer à zéro. De ne plus être Joseph Grant mais Steve Rogers. Enroulé dans une serviette je retourne dans la chambre et fouille pour trouver de quoi me changer. Il y a deux tailles bien différentes. Celle de Steve, et celle de son mec. J'enfile un pyjama et après m'être brossé les dents, je m'écroule dans leur grand lit tellement moelleux. Un lit qui n'est pas un une place, avec un matelas trop fin et trop dur, et de vieilles couvertures rêches. Non... là c'est une couette bien chaude, des oreillers en plume, et un matelas où on s'enfonce juste ce qu'il faut. Et si avant j'étais arrivé à contenir mes larmes, là, blotti dans ce lit. Ma délivrance. Tout ça. Tout ça j'y ai droit. Maintenant. Je peux enfin connaître ce que c'est que d'avoir un chez soi juste à soi. Sans gardes. Sans infirmières. Sans médicaments. Sans bruit. Sans...sans tellement de choses. Ici, ici c'est tout ce que j'aurais dû avoir. Une vie. Une vraie vie que j'aurais choisie, et qu'on m'aurait pas volée. Un lit. Un appartement. Une vraie vie. Tellement de trucs normaux que j'aurais dû connaître...

je me lève aux alentours de midi le lendemain. J'ai dormi d'une traite, d'un sommeil sans rêve. Comme un animal qui doit juste reprendre des forces. Je me tire du lit, et retourne dans la cuisine. L'esprit plus clair et le ventre plein, je commence à musarder encore, peut-être plus détendu. J'examine les photos, les papiers administratifs. J'apprends. Il s'appelle Steve et vient de Brooklyn. Sa mère s'appelait Sarah et elle est morte il y a quelques années. C'était une infirmière. Son père est mort quand il était tout petit. Il étudie les sciences politiques à la fac de New York. L'autre s'appelle James, mais il a l'air de se faire appeler Bucky. Il a fait l'armée. Sur les papiers je vois que c'est un vétéran et qu'il a été blessé. Une grosse pile d'ordonnances et de trucs variés à propos de ça. Un rappel ou deux de factures. Rien d'extraordinaire. Tout avait l'air d'aller tellement bien entre eux. Leur bel appart, le fait qu'ils soient amis d'enfance, il a pu être boursier pour ses études... pourquoi il est allé se jeter sous un train?

C'est là où je pense à son sac, et après avoir fouillé, je trouve son portable. Le truc bien utile. Peut-être que j'en saurai plus grâce à ça. Par chance il est pas futé, et son code de déverrouillage est sa date de naissance. Assis sur le canapé, la télé en fond, je parcours ses messages. Il a plusieurs bons copains, un Sam, un Clint, une Tasha. Tiens, dans ses messages il lui dit que ça lui pèse la condition de Buck. Je lis qu'il fait des cauchemars, qu'il mouille parfois encore son lit depuis son retour de la guerre. PTSD. Putain... je vois. Je repense à la lettre que j'ai trouvée sur le lit en rentrant dans la chambre, que j'avais rangée dans le tiroir du chevet. C'était peut-être une lettre de suicide? Je suis curieux et en même temps...ça me regarde pas. Vraiment pas. Grâce à Facebook j'arrive à en apprendre plus sur lui, et sur sa vie avec Buck. Les restaus où ils aiment aller. Les endroits où ils trainent. Tout ça... La vache j'ai l'impression d'apprendre mes leçons. Mais en plus flippant, parce que je risque pas d'avoir simplement une mauvaise note si je me plante. Non. Il risque de me balancer. Il faut que je me barre avant qu'il revienne, et que je refasse ma vie ailleurs. Je vais prendre l'argent de ses cartes de crédit pour avoir du cash, et ensuite je me débrouillerai. Je trouverai bien. N'importe quoi. Même laver des chiottes ou servir au Mcdo... La journée se passe tranquillement. Je prends le temps de faire ce que je veux, pour la première fois depuis des années. Manger quand je veux. Regarder la chaine que je veux aussi longtemps que je veux. Tout ça...c'est...c'est tellement plaisant. Je dors comme une souche, après avoir encore cherché à en savoir plus sur Steve et Bucky. Le lendemain on est vendredi, et je profite encore de ma journée. Je prends mon premier bain depuis quatre ans. Puis je vais me promener. Pas longtemps, juste une petite heure. Je vais au café du coin de la rue, et la barmaid me reconnaît. Enfin elle reconnaît Steve. Et quand je lui demande "Comme d'habitude", elle me prépare un café au caramel avec une montagne de chantilly que je sirote au soleil, en feuilletant un magazine. Des trucs tellement simples et tellement précieux. Je rentre à l'appartement, m'y sentant de plus en plus comme chez moi, et m'installe sur le canapé, à regarder une série. Deux heures plus tard je me fige en entendant la porte s'ouvrir et je me relève lentement.

Je suis là! Je suis là Bucky, j'arrive!

Mon coeur tambourine alors que je rejoins l'entrée et que je le vois. Wow on est loin de la photo en uniforme. Il a les cheveux longs, et ses joues sont mangées par une barbe de quelques jours mal taillée. Et il est clairement immense.

Salut Buck! Et pourquoi tu t'inquiétais? Je...je vais bien!

J'hésite et viens timidement nouer mes bras autour de sa taille, espérant que c'est comme ça que ça marche chez eux.

Andréas
Andréas
Oiseau de Nuit
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Lun 28 Sep - 11:11

Steve
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J'entends ses pas légers sur le parquet et j'ai presque envie de vomir tant j'ai peur. Presque sur la pointe des pieds, je l'entends approcher et je sens mon coeur sur le point d'éclater. Et si il me dit qu'il ne veut plus me voir ? Et si nos retrouvailles commencent par "Buck. On doit parler." ? Nerveux je passe ma langue sur mes lèvres tandis que sous mon gant en cuir, je vais jouer les articulations de ma prothèse, n'osant ni bouger, ni retirer ma veste. Il avait l'air plus calme, presque enjoué… Un peu timide mais…. Content de me voir. Je baisse les yeux et pince les lèvres. Non. Il ne peut pas l'être. Steven l'est plus depuis presque un mois. C'est devenu trop dur pour lui… Il va sûrement me demander de retourner encore quelques jours chez ma mère… Il…. Je relève les yeux et il est là. Mon Steve d'amour est là. Nos regards se croisent et je suis terrorisé. Il a l'air d'aller mieux… Mais dans ses yeux je lis une certaine angoisse qui me donne envie de mourir. Alors c'est ça ? C'est terminé ? Je serre les dents et détourne le regard, passant une main dans mes cheveux. J'ai envie de faire un pas vers de lui, de le prendre dans mes bras et de lui dire que je l'aime. J'ai envie de l'embrasser, de retrouver le goût de ses lèvres et la douceur de sa peau sous mes doigts. Je veux qu'il me fasse oublier le goût de cendres que j'ai dans la bouche, qu'il me fasse oublier la citronnade de ma mère et l'amertume de ma propre existence. Je veux qu'il me laisse l'approcher . Qu'il m'autorise un baiser. Un seul. Il s'approche et je fronce les sourcils. Quelque chose a changé chez lui. Il a l'air joyeux, en forme.. Trop. C'est trop rapide. Une semaine sans moi et voilà qu'il reprend du poids ? Qu'il semble plus lumineux ? Une boule se forme dans ma gorge et je n'ose plus le regarder. Ça y est. C'est la preuve que je ne suis pas bon pour lui, que je suis toxique. Peut-être devrais-je retourner chez ma mère et m'y laisser crever. Je pourrais y passer mes journées à faire le légume sur la véranda, à regarder l'univers faire son chemin sans moi… Peut-être que ce serait mieux pour tout le monde.

Je sursaute quand je sens ses bras fins se nouer autour de ma taille. Je baisse les yeux vers lui et le temps d'une seconde, j'ai presque le réflexe de faire un pas en arrière, ne m'arrêtant parce qu'il me sourit presque timidement. C'est… C'est étrange. Ça fait un mois qu'il refuse de m'embrasser. Le double de dormir contre moi la nuit… Et presque trois, que nous n'avons plus fait l'amour. C'est lui qui me fuyait et aujourd'hui, c'est lui qui revient. Lui qui se glisse dans mes bras et qui doucement me murmure que je n'avais pas à m'inquiéter. Je ne comprends pas, je ne te comprends plus Steve. Je ne sais même plus si il m'aime. Je crois. Là en cet instant, à le voir venir chercher mes bras… Je me dis qu'il m'aime encore… Peut-être pas autant que moi je l'aime… Mais il est là. Il a envie d'être dans mes bras… Il me rassure. Il me dit que ce n'est pas grave, qu'il va bien.

"Ça fait une semaine Steve… Tu m'as manqué et ça fait trois jours que je n'ai pas eu la moindre nouvelle…"

Je dis ça en fronçant les sourcils, portant ma main valide à sa joue que je viens caresser. Je n'ai plus l'habitude de le toucher. Ça fait si longtemps. Il y a peut-être des siècles qui se sont écoulés depuis notre dernier vrai baiser. Du regard je trace la courbe de ses lèvres et je me dis que j'ai envie de l'embrasser. Il est différent. Le Steve que j'ai dans mes bras n'est pas celui avec qui j'ai vécu jusqu'ici. Il a l'air, moins distant, presque réellement heureux de me voir. Il a repris un peu de poids et des couleurs, même ses yeux semblent avoir un nouvel éclat. Je contemple ses prunelles et je m'y perds avec plaisir, revenant quelques années en arrière, avant la guerre, avant la fac et le reste… Quand nous n'étions que des lycéens, des gamins heureux qui ne pensaient pas que l'univers entier pouvait les briser. Mes doigts continuent de caresser sa joue et enfin, j'ai l'ombre d'un sourire pour lui.

"Tu as l'air d'aller mieux… La semaine t'a fait du bien à ce que je vois…"

C'est doucereux de lui dire ça. Car si je suis heureux de voir qu'il retrouve des couleurs et l'envie de vivre, je suis malheureux de savoir que c'est par mon absence qu'il se soigne. Mon pouce vient caresser sa lèvre et je me recule sans un baiser, n'ayant qu'un regard plein d'excuses. Dans l'entrée je vire ma veste et la pend à sa place, dévoilant sous ma veste de l'armée mon simple t-shirt à manche longue qui dessine ma silhouette. Puis j'attrape mon sac et passe à côté de lui avant de reprendre, sur un ton qui se veut plus léger.

"M'man te passe le bonjour. Elle aurait bien aimé te voir tu sais… Je suis aussi passé au cimetière…"


J'emmène le sac jusqu'à notre chambre et le dépose sur le lit, commençant déjà à le défaire. Je sors déjà mes fringues pour les ranger avant de m'occuper de mes médicaments, sagement rangés dans des boites étiquetées pour m'aider à ne pas me tromper. Ça y est. Je suis  à la maison et pourtant… Je ne suis pas plus heureux d'être là qu'avant. Ça ne me fait pas si plaisir que ça, ou du moins, pas autant que je l'aimerais. Il reste distant. Comme si il avait peur. J'ouvre un des tubes et avale rapidement un anxiolytique avant de me racler la gorge.

"Je suis content d'être rentré… De te retrouver…"

Mais toi l'es-tu ? J'en doute. Il m'a offert une rapide étreinte mais rien de plus. Il ne s'est pas mis sur la pointe des pieds pour me voler un baiser, il n'a pas eu un mot tendre pour moi ou une caresse… Rien. Et lentement, une idées angoissante fait son chemin dans mon esprit. Et si il ne voulait plus de moi ? Et si bientôt il me disait qu'il voulait que nous revenions en arrière ? Que c'est mieux que je me fasse hospitaliser ? Je ne pourrais pas le supporter. Sans lui… Sans lui je ne sais pas si j'arriverais à me lever le matin ou à quitter mon lit… Je ne sais même pas si j'aurais encore la foi de rester en vie. Ouais, peut-être que sans lui je me laisserais mourir… Comme je le fais chez ma mère.
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Il attend dans l'entrée alors que je le rejoins, et dans ses yeux, j'ai pas l'impression qu'il soit vraiment heureux de me voir. Enfin...j'ai l'impression qu'il a peur. Peut-être que ça a un lien avec ce que j'ai lu dans les textos de Steve, qui disait à Tasha qu'il lui avait demandé de passer quelques jours chez sa mère pour qu'il puisse souffler un peu. J'imagine que ça doit pas être facile de vivre avec quelqu'un de cassé comme il le dit. Cauchemars, crises, sautes d'humeur... j'imagine que quelques jours à lui ont pas dû lui faire de mal... Enfin pas tant que ça, vu qu'il a quand même fini par se jeter sous un train. Le Bucky en question me regarde, il attend quelque chose. Peut-être que Steve veuille pas le voir revenir? Merde. Fais quelque chose. Fais quelque chose! Après une seconde d'hésitation je viens nouer rapidement mes bras autour de sa taille et pose mon front contre son torse. C'est un vrai ours dans sa carrure et je me sens minuscule face à lui. Et j'attends. Est-ce que ça passe ou ça passe pas? Je lève timidement les yeux vers lui et lui souris.

Pardon. Oui je sais je suis désolé. Je te raconterai ce qui m'est arrivé.

Il lève sa main et si je sursaute légèrement d'abord, mon sourire s'agrandit et je ferme un peu les yeux. Plus personne a eu ce genre de geste envers moi depuis le lycée, et Chad, mon petit copain de l'époque. Et même s'il imagine quelqu'un d'autre à ma place, c'est juste...agréable et doux. De sentir qu'on est apprécié...un peu. Ses doigts glissent sur mes lèvres et je souris encore plus. Puis quand il me dit que ma semaine m'a fait du bien je hoche doucement la tête.

Oui c'est vrai. Avec...les cours et tout j'étais épuisé. Là j'ai passé pas mal de temps à dormir, à bouquiner... ça fait du bien. J'avais juste besoin de ça... Et je...toi ça va? Ca allait chez ta mère?

Je l'écoute me répondre alors qu'il prend son sac et va vers la chambre. Je le suis, continuant de discuter avec lui.

La prochaine fois je viendrai avec toi, c'est promis. Et je... maman va bien? J'essaierai de passer sur sa tombe après les cours dans les prochains jours.

Merde j'espère que c'est bien de cette tombe dont il parle. Et ça me fait tellement bizarre de parler de ma mère comme ça, alors qu'elle doit aller parfaitement bien, à boire beaucoup trop de champagne et à coucher avec son prof d'équitation, ou de golf, dans les Hamptons. Surtout que je serai incapable de dire dans quel cimetière la mère de Steve a été enterrée. Logiquement, le plus proche d'ici. Elle vient de Brooklyn et ça a du sens qu'elle y soit resté, surtout avec son fils qui vit, enfin vivait pas loin... Il va falloir que je me renseigne.

Il s'arrête près du lit où il a posé son sac et commence à sortir ses affaires. Je pose ma main sur son bras et lui souris.

Attends je vais t'aider.

J'attrape les chaussettes et deux tshirts, avant d'ouvrir le tiroir où il les range, avant de me figer. Steve a parlé de TOC aussi. Et à voir ses tiroirs, il veut clairement que ce soit fait d'une façon et pas d'une autre. Je me tourne lentement, souriant encore.

A moins que tu préfères que je te laisse faire comme tu veux?

Je le vois prendre un comprimé, et fronce les sourcils en voyant le nombre de tubes qu'il a rien que pour une semaine. Une vraie pharmacie ambulante... et je commence à avoir pitié pour lui. Il y a quelque chose de doux et de gentil dans son regard, même si c'est douloureux. Il a dû se passer des trucs vraiment durs pour qu'il soit comme ça... Je lui tends ce que je tiens en main et range le sac vide sous le lit, où j'avais repéré d'autres sacs, avant de relever la tête.

Et je suis content que tu sois revenu. Mine de rien tu m'as manqué. L'appartement était quand même vide sans toi...

Je pose quelques secondes ma tête contre son épaule avant de m'avancer vers la porte de la chambre.

Et si tu me racontais ta semaine? Hein? On va s'installer sur le canapé, et je vais nous servir à boire. Tu veux quoi?

Heureusement que j'ai eu ces deux jours pour pouvoir me familiariser avec l'appart, et faire illusion. Je passe dans la cuisine, prépare deux cacaos, vu que c'est ce qu'il voulait. J'ouvre un paquet de cookies que je vide dans une assiette et je ramène tout sur la table basse, avant de m'asseoir près de lui. Je pose ma main sur son genou alors que je croise son regard.

Bon... tu vas me promettre de pas t'inquiéter d'accord? Et de me laisser finir. Tu promets?

J'ai lu leurs messages et j'ai senti que Buck était hyper protecteur. Je baisse les yeux et me frotte la tête.

Alors, y'a trois jours justement, j'allais au café en revenant des cours, pour prendre mon caramel chantilly, quand un de ces foutus coursiers à vélo m'est rentré dedans. J'écoutais de la musique et je l'ai pas entendu arriver. Non laisse moi finir. J'ai rien eu de grave à part que je me suis cogné la tête sur le trottoir.Mais ça va. Ca va bien. Le médecin, oui j'ai vu un médecin Buck, le médecin a dit que c'était possible que j'ai quelques blancs ou trous de mémoire dans les jours qui viennent, mais c'est normal. Tout va bien. Juste...si j'oublie des trucs, ou si je me rappelle pas certaines choses, faudra pas m'en vouloir. Je l'aurais pas fait exprès. D'accord? Et c'est aussi pour ça que j'ai pas pu te donner de nouvelles. Mon portable a pris un coup aussi, et je suis pas encore allé le faire réparer. Voilà... Mais tout va bien maintenant. Faut juste pas t'étonner si je suis bizarre.

J'ai un léger rire alors que je bois une gorgée de cacao. Ca fait deux jours que je cherche une explication plausible et c'est ce qui m'a semblé le plus simple. Un coup sur la tête. Un coursier a vélo. Tout le monde a failli se faire renverser un jour par un coursier à vélo. En voiture ça aurait été tout de suite plus grave. Je croise son regard, le coeur battant, et j'attends sa réaction.

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Lun 28 Sep - 11:15

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"Tu… Tu n'es pas obligé Steve, je sais que tu as du mal avec mon système de rangement."

D'une main presque tremblante je repose le tube que j'avais entre les doigts sur ma table de nuit et je m'approche, attrapant les vêtements qu'il voulait ranger. C'est étrange. Steve ne fait pas ça d'habitude. Il dit même que mes TOC le rendent dingue, qu'il ne veut plus avoir à regarder la façon dont je trie mon linge. Je me souviens qu'il m'avait dit que ça l'agaçait, que ça lui donnait envie de gerber. Je me souviens de l'avoir entendu hurler, puis sangloter, puis s'excuser. "C'est juste dur Buck, c'est tellement dur… Tu te rends pas compte de ce que c'est de te gérer. Tu ne réalises pas…" Steve fait disparaitre le sac sous le lit et je baisse les yeux, allant déjà jusqu'à mon tiroir pour ranger soigneusement les deux t-shirts avec les autres et les chaussettes avec celles qui ont la même couleur et le même degré d'usure. "J'ai pas de manuel Buck, je sais pas comment m'occuper de toi, je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête !" Il y a une semaine il disait ne plus savoir quoi faire, ne plus comprendre ce que j'étais… Il y a une semaine il disait avoir besoin de prendre ses distances avec moi… Il y a une semaine il semblait être sur le point de rompre avec moi… Et pourtant, là… Il me dit que l'appartement était vide sans moi, que je lui ai même manqué, il vient même poser sa tête sur mon épaule, venant chercher un contact qu'il fuyait depuis presque des mois. Je baisse les yeux sur sa silhouette fine et je sens mon coeur se serrer. Il semble si différent après une seule semaine sans moi. Sept jours sans avoir à me supporter et il  redevient le Steve que j'ai toujours aimé. Celui qui n'était que sourire et tendresse… Celui qui caressait ma joue du bout des doigts et murmurait que j'étais le seul qu'il l'aimait. Que sans moi il n'était rien. Lui qui lentement s'est éloigné de moi, à cause de moi… Lui qui plusieurs fois m'a dit qu'il n'en pouvait plus. Que j'étais trop brisé pour lui. "Je sais que tu n'es plus celui que j'aimais ! Je sais que ce n'est pas simple ! Mais comprends moi ! Comprends moi !" Tout ça semble si lointain quand je le vois ainsi, tout contre moi… Je tente de le retenir alors qu'il s'éloigne et je n'ai qu'un haussement d'épaules quand il atteint la porte.

"Tu sais comment ça se passe chez ma mère."

Dans un geste qui trahit mon état, je fais rapidement le lit, évitant son regard. Pourquoi poser la question ? Il sait la façon dont ça se passe quand je rentre à la maison. Je force ma mère à s'occuper de moi alors que je suis à moitié là, à simplement fumer et siroter de la citronnade. Quand je suis chez elle, je suis un assisté. Un vrai. Et il le sait. Il sait comment ça se passe et il sait que je hais ça. Il sait que je me hais pour forcer ma mère à subir ça et que je hais de ne pas être capable de me gérer sans lui. Il sait que je hais être dépendant de lui et pourtant, il pose la question comme si il espérait que ça ait changé… Le lit retrouve la forme qui me plait et avec un demi-sourire, j'accepte à nouveau de croiser son regard. Steve ne veut pas me faire de mal, il a demandé parce qu'il s'inquiète, c'est tout et non pour retourner le couteau dans la plaie.

"Un chocolat chaud… Ce serait parfait… Oh et… Oui, Sarah va bien."

Non, ta mère serait malheureuse de voir ce que je te fais subir et je suis sûr que de l'au-delà, elle me maudit. Je suis sûr qu'elle m'en veut Steve. Elle doit me haïr de te faire vivre cet enfer qui est mon quotidien… Et sous la terre, je suis persuadé que même ses ossements sont remplis d'une haine sombre contre ma personne. Sarah me détesterait si elle me voyait aujourd'hui. Steve s'éclipse et alors que je l'entends remuer dans la cuisine, je m'occupe de ranger mes médicaments là où j'en ai besoin. Certains vont dans le placard de la salle de bain, d'autres vont dans le tiroir de ma table de chevet… Et le dernier tube, lui, termine dans ma poche, juste au cas où. J'ai un dernier soupir et je le rejoins dans le salon et m'installe sur le canapé, haussant un léger sourcil face à l'assiette de cookies qui trône sagement sur la table basse… Puis Steve me rejoint, déposant non loin de l'assiette deux tasses de cacao. Je lève les yeux vers lui et frissonne quelque peu quand je sens sa main trouver mon genou et ses mots glisser d'entre ses lèvres. Ne pas m'inquiéter ? Trop tard. Je me penche un peu vers lui, les sourcils froncés alors que je finis par soupirer.

"Je m'inquiète… Qu'est-ce qui se passe Steve ?"


Et là il baisse les yeux, brisant de ce fait mon coeur. Ça y est. C'est la fin. Il va m'annoncer qu'il veut déménager, passer à autre chose. Il va sûrement me dire que c'est terminé, qu'il ne veut pas passer le reste de son existence avec un assisté, un infirme de mon genre. Une boule se forme dans ma gorge et le coeur au bord des lèvres, je l'écoute. Seulement, alors que je m'attendais à avoir le coeur brisé, voilà que je deviens blanc comme un linge en l'entendant m'expliquer qu'il a eu un accident. Mes deux mains viennent encadrer son visage et déjà je deviens fou. On l'a renversé, il s'est blessé et… Et…. Et ça aurait pu être grave… Et même si il tente de me rassurer, me disant qu'il a vu un médecin et que tout va bien… Je me sens mourir de l'intérieur quand il m'explique qu'il a des blancs.

"Quoi ? Mais… Tu es sûr qu'ils ont bien fait tout les examens nécessaires ? C'est…C'est grave d'avoir des blancs Steve… Et si tu avais une commotion ou quoi… ? Tu es sûr que tu ne veux pas qu'on aille aux urgences demain ? Juste histoire qu'ils fassent d'autres tests et qu'on soit sûr que tu ailles bien… Oh Steve, je m'en veux, je… Dire que j'ai passé une semaine à…."

Mon souffle se fait plus court et je comprends que je suis en train de m'énerver ou de moins de déclencher un début de crise de panique. Je prends une grande inspiration et me recule un peu, ne conservant que ma main gantée sur sa joue.

"Désolé… Excuse-moi… Je… Je veux juste être sûr que tu vas bien… Et si… Si jamais tu as oublié des trucs ou que tu n'es pas sûr… Tu peux me demander…"
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Lun 28 Sep - 11:16
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Mon coeur bat comme un dingue alors que je suis dans la cuisine, à préparer deux tasses de chocolat chaud. Je repasse dans ma tête ce que je vais lui dire, et comment je vais lui raconter tout ça. Depuis deux jours et demie je suis comme un coucou, qui squatte le nid d'un autre, un parasite. Mais j'étais seul. Squatter un appartement dont le propriétaire est mort, et qui en plus a la même tête que soi, qu'on a ses papiers, ses clefs, ses cartes de crédit...et qui en plus est orphelin...ça aurait été trop beau. J'aurais juste eu à me glisser dans sa vie comme dans le bain d'eau chaude que j'ai pris en arrivant ici, à faire ma petite vie, continuer les études qu'il avait commencées, et qui ont la chance d'être intéressantes, et puis être libre. Continuer à être lui, le petit mec anonyme de Brooklyn, faire ma vie comme je veux, et bientôt, à part son nom, tout n'aura été que ce que j'aurais décidé et choisi. Mais il y a ce Bucky. Cet ours dont il est amoureux. Enfin d'après ses mails et ses messages à Tasha ou à Sam, je sais même pas s'il l'était encore. Il avait surtout l'air de se sentir obligé de rester avec lui, parce que Buck est pas encore en état de se débrouiller tout seul, et qu'il savait qu'en le larguant il avait peur qu'il fasse une connerie. Qu'il le voyait comme...un poids, mais il pouvait pas s'en défaire parce que sinon il aurait sa mort sur la conscience. Quelque chose de ce genre là...

Pourtant à l'avoir vu ranger ses affaires, en croisant son regard, il m'apparaît surtout comme un animal blessé. Ou les types fracassés qu'il y avait à l'asile. Ce regard jamais rassuré, toujours inquiet... mais il vient à peine de rentrer et je sais pas ce que c'est de vivre vraiment avec lui au quotidien. J'ai pas encore expérimenté ses crises, ses cauchemars ou ses obsessions... alors je veux pas juger. Je vais pas jeter la pierre à Steve d'avoir baissé les bras alors que ça fait des mois qu'il a assumé ça, malgré lui. Dans un sens c'est aussi une preuve d'amour? J'en sais rien... Je repasse les détails de mon histoire alors que je ramène les deux tasses et les cookies, et que je m'assieds près de lui sur le canapé. A peine j'ai commencé à parler qu'il me coupe déjà pour me dire qu'il s'inquiète, et me demander ce qui s'est passé. Dans un sens...c'est beau comme il tient à lui... Je croise son regard.

Tu m'avais dit que tu me laisserais finir! Laisse moi parler tu veux?

Et je me lance. Mon truc est bien répété, et je le débite comme une leçon bien apprise. Quelques détails mais pas trop. Mais j'ai à peine terminé mon histoire que je sens ses deux mains immenses qui se posent sur mes joues pour me forcer à croiser son regard, et je vois qu'il a pâli. Sa réaction est dingue, il a l'air vraiment fou d'inquiétude alors que j'ai rien mentionné de grave. Pourtant, à le voir comme ça, on dirait que j'ai échappé aux attentats du 11/9... Etrangement, mon coeur se serre en le voyant tellement chamboulé, et mes mains se posent sur les siennes. Il avait quand même de la chance, Steve. Personne n'a jamais été inquiet comme ça pour moi. N'a eu tellement peur de ce qui pouvait m'arriver. Et ma gorge se noue à l'idée que la personne à qui il tient tellement est morte et qu'il la reverra plus jamais. Je me force à sourire, secouant un peu la tête.

Tout va bien! Je t'ai dit que je suis allé voir un médecin, et il m'a fait passer des examens. C'est rien de grave. Juste des blancs le temps que tout se remette en place là haut...

Je le sens respirer plus vite, et je serre doucement ses poignets.

Bucky... Bucky calme-toi... calme-toi... tu y es pour rien et je me suis déjà occupé  de tout d'accord? Calme toi... Il va juste...me falloir du temps ok? Juste quelques jours le temps que tout revienne à la normale...

Je le vois qui s'apaise, et c'est moi qui soupire en voyant à quel point mon mensonge a bien marché. Il a tout gobé, n'a posé aucune question pour montrer qu'il doutait du truc, et au contraire, il faut pas que j'hésite à demander que je veux, et ce qui, soi disant, me manquerait. Parfait...parfait. Je m'en veux de lui sortir ce couplet là mais il me faut une couverture, au moins pour quelques jours, le temps que je me sorte de tout ça. Je le regarde et souris doucement en le voyant aussi inquiet. Puis j'hésite. J'aimerais...enfin je sens que ça serait le bon moment pour...ouais. Ouais il doit y croire. Je ferme les yeux et viens lui voler un léger baiser, doux comme une caresse, avant de reculer mon visage.

Tout va bien. Tout va bien... Bon je...maintenant que...que tu sais tout, tu...tu voudrais qu'on fasse quelque chose? Tous les deux je veux dire? Un restau? Pourquoi pas l'italien? Ou le chinois? Et...un ciné tu aurais envie? Dis moi... ça fait une semaine qu'on s'est pas vus...alors...faut qu'on se rattrape non? Tu en dis quoi?

Je souris, gardant toujours mes mains sur les siennes.

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Lun 28 Sep - 11:17

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Il va bien. Steve va bien. Ce n'est rien. C'était juste un simple accident… Et pourtant, je panique. Alors qu'il tient mes poignets entre ses doigts, je panique. Je sens jonc leur se serrer, ma gorge se nouer et mon esprit ne devenir un hurlement. Steve aurait pu être blessé, j'aurais pu le perdre et pire, il aurait pu m'oublier. J'aurais pu ouvrir la porte et au lieu de le trouver tout souriant, il m'aurait regardé comme si c'était la première fois qu'on se voyait. J'aurais pu ne plus exister à ses yeux. Les lèvres entrouvertes je respire lourdement alors que l'angoisse continue d'écrire pour moi des histoires qui nourrissent mes peurs. Et si son comportement venait de cette chute ? Et si cette envie de venir m'enlacer, de se blottir contre moi ne venait que de cette chute et non d'une volonté propre de sa part ? Et si il ne m'aimait plus ? Non. Steve m'aime. Il doit m'aimer…. Je veux dire, je l'aime à en crever et ça à toujours été réciproque… Lui aussi dans le parc… Il le voulait se baiser. Il en avait voulu de cette première fois dans son lit, lors d'une nuit d'été… Il a toujours voulu de moi… Il ne peut pas… Il ne peut pas ne plus m'aimer…  Je ne pourrais le supporter. Je ne veux pas mourir à ses yeux et n'être plus qu'un inconnu. Je ne veux pas qu'il s'éloigne et je ne veux pas qu'il m'oublie. Mon souffle se fait plus court encore et je ressemble à un homme qui se noie. Je peine à remplir mes poumons qui me semblent déjà brûlants. Je ferme les yeux et je commence à trembler, pensant à la fin de quelque chose que je pensais être éternel. Derrière mes paupières closes, je vois déjà Steve qui claque la porte, plus l'appartement vide. Un son s'étrangle dans ma gorge et je me doute qu'il s'agit d'un début de cri. Et c'est là que j'entends sa voix, douce et rassurante, pareille à une caresse. Ce n'est pas ma faute dit-il. Il n'a besoin que de quelques jours avant que ça n'aille mieux rajoute-t-il. Tout va revenir à la normal, conclut-il. Lentement je rouvre les yeux et croise ses prunelles, prenant une grande inspiration. Quelques jours et tout sera comme avant. Qu'est-ce que ça veut dire ? Que tu vas recommencer à me fuir ou que tu recommenceras à m'aimer ? La questions ne franchit pas mes lèvres mais j'accepte de me calmer. Une fois de plus, j'accepte de lui faire confiance. Je prends une grande inspiration et viens avec douceur caresser sa joue de ma main gantée, lui faisant comprendre de quelques mots que ce n'est pas grave et que je serais compréhensif…. Je le serais, malgré ma peur… Je ne veux pas que tout redevienne comme avant. Je ne veux pas recommencer à voir qu'il m'en veut d'être ainsi… Je ne veux pas voir la tristesse et la fatigue dans son regard qui sera devenu terne. Je veux qu'il soit heureux à mes côtés, comme il l'était avant. J'ai envie de remonter dans le temps et m'empêcher de m'engager. J'aimerais pouvoir remonter les aiguilles de l'horloge et revenir à l'époque où nous n'avions que dix-sept ans. Je reviendrais à cette soirée, où nous étions chez lui, dans sa chambre, lui dans mes bras, manette en main alors qu'il joue à Zelda, me racontant qu'il aillait aller à la fac dès que possible, pour faire un cursus de sciences politiques. Je reviendrais à cet instant où sa tête reposait sur mon épaule et qu'il souriait, me disant que nous pourrions avoir une chambre pour nous deux dans le campus… À l'époque je n'osais pas lui dire que je ne pensais pas aller à la fac… Que je ne me voyais pas poursuivre mes études, que je me trouvais trop con pour poursuivre l'école. Alors je lui mentais, je lui disais que je ne savais pas encore, que j'étais toujours hésitant quant aux cursus… Steve disait que ce n'était pas grave, que j'avais encore une bonne année pour décider, pour trouver ma voie. C'est à cet exact moment que je reviendrais, à celui où je n'avais pas encore pris la moindre décision, où j'étais simplement un peu paumé, avec lui dans mes bras mais heureux et entier. J'étais équilibré, amoureux et encore assez innocent pour penser que tout ne pourrait qu'aller de mieux en mieux. Je reviendrais à ce moment-là et je déciderais de le suivre, de prendre un cursus et de ne jamais m'engager dans l'armée. Sous le bout de mes doigts mécaniques, je ne sens rien et pourtant, je caresse sa joue comme si je le pouvais. Quelque chose dans son regard change et pour briser ce silence presque contemplatif, voilà qu'il vient doucement m'embrasser, faisant ainsi taire les doutes que je pourrais encore avoir. Le baiser est si doux, si éphémère que je peine à croire qu'il soit réel. Ses lèvres effleurent simplement les miennes, s'y pressent à peine et s'éloignent déjà, me laissant avec l'étrange impression qu'il a fait ça plus par automatisme que parce qu'il en avait réellement envie. Je baisse les yeux et accepte de le laisser s'éloigner, me disant que pour ça aussi je vais devoir attendre. Il ne doit pas être encore prêt à vouloir me toucher de nouveau… Seulement ce simple baiser à éveiller en moi l'envie de bien plus. Rien que de sentir ses lèvres effleurer les miennes et mon corps réclame déjà de sentir à nouveau ses doigts sur ma peau et la sienne qui frissonne contre la mienne. Mon désir me susurre doucement qu'il y a bien longtemps que je n'ai pas eu le plaisir de l'entendre gémir à mon oreille. Je soupire légèrement et repousse tout ça au loin, me disant qu'il faudra que je me contente encore pendant quelques temps de devoir le désirer de loin et comme un ado, je ferais taire mon envie sous la douche. Je souris pour lui et l'écoute, baissant alors les yeux face à ce qu'il me propose. Et si c'est mains étaient jusque-là sur les miennes, je fuis désormais son contact, subitement honteux.

"Je…"

Je ne sais pas comment lui dire ça. Bien sûr que j'ai envie de passer du temps avec lui, de pouvoir faire de nouveau des choses avec lui… Mais aller au restaurant ? Non. Je ne supporte pas le bruit assourdissants des conversations, je ne supporte pas de voir les serveurs passer encore et encore entre les tables et venir sans prévenir pour nous déranger, je ne supporte pas de devoir trier ma nourriture devant tout le monde… Et le cinéma ? Encore moins. J'ai peur de la foule, d'être coincé dans le noir avec des inconnus. J'ai peur des murmures, et surtout… La dernière fois que nous avons tenté d'y aller tout les deux, j'ai eu une crise de panique en plein milieu du film et de la salle. Il y avait eu un bruit trop violent, pareil à une détonation et ça avait suffit. Il y avait eu mes hurlements, mes cris, mes larmes et mes tremblements. Steve avait eu honte et depuis, nous n'étions jamais retournés là-bas. Je me redresse et je semble le fuir, détournant le regard alors que je cherche mes mots.

"Le cinéma… Je ne peux pas. Je ne veux pas te faire honte de nouveau."

Ça me fait mal de devoir lui avouer ça, mais c'est peut-être mieux ainsi. Mieux que de lui dire que j'ai toujours aussi peur et que je ne me fais toujours pas confiance.

"Mais je veux bien qu'on aille chercher de quoi manger… On… On pourrait aller au traiteur chinois, normalement c'est le jour où mange chinois… Demain c'est la pizza et dimanche…. C'est celui où je m'occupe de te faire à manger… Puis après lundi c'est celui où je fais les courses dont le menu varie souvent et mardi…"

Comme un automate je commence à répéter notre routine, cherchant dans ce quotidien réglé comme du papier à musique un moyen de me rassurer.
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Lun 28 Sep - 11:20
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Même si j'essaie d'être calme à l'extérieur, je flippe. Je flippe à l'idée de me trahir. A l'idée que finalement, il découvre que je ne ressemble pas tant que ça à son Steve, celui qui est mort. Qu'il trouve quelque chose chez moi qui lui fasse découvrir le pot aux roses, l'imposteur que je suis. Chaque mot, chaque parole tourne plusieurs fois dans ma bouche avant de quitter mes lèvres, après avoir vérifié qu'elles contiennent rien de compromettant. Que tout va bien. Qu'il y a pas de risque. Qu'il va pas se mettre à hurler en me disant que je ne suis pas son Steve et à me foutre dehors, dans le meilleur des cas, à appeler les flics dans le pire. Et je me retrouverai de nouveau à l'asile, alors que ce pauvre type, Buck, comprendrait que l'homme qu'il aimait a préféré se suicider plutôt que de continuer à vivre comme ils le faisaient... Enfin, d'après ce que j'ai lu de ses mails et ses conversations, c'était pas juste tous les soucis de ce Bucky qui étaient trop durs à gérer, mais il avait l'air d'être dépressif. Profondément. En plus je connais bien les symptômes, c'est avec cette étiquette-là qu'on m'a gentiment expédié à l'Institut, avec des paillettes de ''trouble de la personnalité'' et ''paranoïa aïgue''. Ouais ils m'ont pas loupé, on m'a offert le forfait grand luxe VIP... Alors à force d'en parler avec les médecins, de les entendre parler des autres malades, je commence à avoir un peu d'expérience dans ce domaine. A travers ses textos je sentais à quel point il ne se sentait pas à sa place dans sa vie, que ses cours lui pesaient, que Buck n'allait pas mieux, qu'il ne se remettait toujours pas du deuil de sa mère... Trop de choses pour quelqu'un de trop fragile, et rien pour lui tirer la tête hors de l'eau. J'en ai vu des comme ça, et j'ai bien cru être l'un d'entre eux pendant un temps. Où j'ai voulu abandonner, me laisser glisser, disparaître, et arrêter tout ça. Jusqu'à ce que je décide que non. Que ça serait faire plaisir à mes parents que de de plus me battre et d'accepter. Alors j'ai tenu bon, entre les groupes de parole, les sessions chez le psy, le bruit, ma chambre fermée à clé la nuit, les hurlements, les repas sur des plateaux. Mais lui... pour lui ça avait l'air d'être trop. Enfin, il a dû s'expliquer dans sa lettre, mais elle est cachée.

En attendant me voilà sur un canapé qui est pas le mien, en face d'un mec qui est pas le mien et que je vois pour la première fois, à lui raconter le bobard du siècle sur mon prétendu accident qui m'a fait perdre la mémoire. Et j'ai mal au coeur en sentant Bucky si inquiet, si préoccupé par cette simple nouvelle. Alors bien sûr je m'attendais pas à ce qu'il lui réponde froidement un ''ok c'est cool'' mais de le voir poser ses mains sur mes joues et me regarder comme si j'étais la chose la plus précieuse et la plus fragile au monde... c'est juste... plus que j'ai eu ces dernières années. Et personne m'a regardé comme ça depuis...longtemps. Très longtemps. J'essaie de faire bonne figure, de sourire pour le rassurer et moi je me déteste. Imposteur. Imposteur. Imposteur! Je me force à sourire alors qu'intérieurement j'essaie de faire taire ces voix. Et je l'embrasse. Très rapidement, une caresse d'une seconde. Parce que je ne sais pas comment ils s'embrassent. Je ne sais pas comment ils se tiennent la main. Je ne connais pas sa couleur préférée ou le sport qu'il aime regarder. Tout ça est le néant, et bien d'autres trucs. Ce sont surtout les réflexes qui me font peur. Les leurs. Les habitudes qu'ils ont à force de vivre ensemble depuis tellement longtemps, et que moi je ne connais pas. Il va  falloir que j'endosse un rôle, comme un acteur. Enfin non, j'ai déjà commencé à le faire. Préparer mon rôle. Ecrire mon texte. Mentir. Inventer. Chercher. Me mettre à la place de quelqu'un qui n'est pas là. Et tout ça simplement pour échapper à ma prison, avec la peur d'en retrouver une autre, une pire. Celle où je serai prisonnier de mes mensonges, en face de quelqu'un qui aimera quelqu'un d'autre que moi tout en étant persuadé de lui déclarer son amour à chaque fois qu'il me parle. Putain.

Je deviens donc Steve, son Steve, enfin je tente de l'être, mais à peine j'ai essayé de changer le fil de la conversation que je me rends compte que j'ai merdé. Ses mains dans les miennes, je le sens se raidir, son regard se baisser et sa voix se briser. J'ai merdé. J'ai merdé grave. A peine j'ai ouvert la bouche que j'ai merdé. Putain. Et mon coeur se serre une nouvelle fois en l'entendant me dire qu'il ne veut plus au ciné parce qu'il risque de me coller la honte. Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'il réagisse comme ça? Qu'il ait l'air si coupable? Il se lève et s'échappe, et je me sens mal. A cause de moi je l'ai mis dans un sale état, j'ai remué quelque chose qui le touche. Et quand je me lève à mon tour et que je pose ma main sur son bras c'est que je veux vraiment le retenir. Même quand j'ai une seconde d'hésitation en sentant que son bras est dur. Mais dur comme...du bois ou du plastique. Merde... c'est peut-être ça sa blessure? Bref pour l'instant c'est pas important.

Buck c'est rien. Je voulais dire... ciné ici. On éteint toutes les lumières et on se fait du pop corn au micro ondes. Je sais plus s'il en reste d'ailleurs...

Du pop corn... Rien que d'y penser j'en ai une foutue envie. Parce que ça me rappelle les moments où tout allait bien. Les moments où j'étais encore Joseph Grant, fils de sénateur, timide mais mignon, bon élève dans un des meilleurs lycées de Washington et qui allait entrer à Yale... Le moment où tout était rose et où dans l'immense maison d'un de mes amis, dans les Hamptons, on passait les jours de mauvais temps à regarder des films dans leur salle privée, avec une machine à pop corn, une vraie, comme celles dans les cinés. La belle vie... avant. Et ça me manque. L'insouciance. L'innocence de m'être encore jamais imaginé, à l'époque, que mes parents me feraient ça. Et sans une hésitation.

Bucky tu... t'y pouvais rien. C'était juste...trop tôt.

A ce que j'ai compris, il a un PTSD, et j'imagine qu'une salle plongée dans le noir, des bruits et des lumières violentes... ça a pas dû lui faire du bien. Il me rappelle Jeff, qui était interné pour ça. Un type vraiment gentil, et au moins sain, comme moi, à part quand quelque chose venait déclencher un souvenir ou une réaction violente. Entre autres. Je le fais se tourner vers moi et lui souris, espérant lui montrer de la tendresse.

T'en fais pas. C'est rien... c'est rien du tout.

Il a l'air de se détendre alors que je parle de manger. Ca a l'air de lui parler, ou de le faire revenir à quelque chose qu'il a l'air de connaître un peu mieux. Je l'écoute et j'essaie de cacher ma surprise du mieux que je peux quand il m'annonce qu'il y a un menu pour presque chaque jour de la semaine. Enfin dans l'idée.

A...attends. Attends je vais me noter tout ça... Juste...au cas où.

J'ai vu des calepins sur le bureau et j'écris rapidement les infos qu'il m'a données, le menu de chaque jour avant d'arracher la feuille et l'épingler sur le frigo avec un magnet. Je reviens près de lui et relève les yeux pour croiser son regard.

Alors on va aller manger chinois. On...on prend comme d'habitude, ce que tu aimes, et on rentre ici pour regarder un film et rester tranquilles. Tu en dis quoi? Ca te va comme plan? Viens...on y va.

Je prends sa main et l'emmène jusqu'à l'entrée. Je l'abandonne le temps de mettre mes chaussures et mon blouson avant de serrer à nouveau ses doigts dans les miens. Une fois sur le palier je l'observe vérifier que la porte est bien fermée, avant de descendre à ses côtés jusqu'à la rue. J'essaie de mémoriser le trajet, pour pouvoir le refaire seul, et note tous les détails de ce qu'il dit et ce qu'il fait. Je le laisse commander, et quand Buck lance un ''Comme d'habitude'' je vois le serveur préparer une barquette de poulet aux cinq épices et une de porc au caramel. Reste à savoir qui mange quoi... Je note ça aussi, en me disant que je devrais  remplir un carnet avec toutes ces informations dès que je serai seul... Une fois notre dîner dans son sachet et nous deux ressortis, je reprends sa main et lui souris.

Tu...ça va mieux? C'est...bien comme tu veux?

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Lun 28 Sep - 11:24

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Il note. Il dit que ce n'est rien et écrit ce que je récite comme un putain d'automate. Il note et inscrit sur ce petit de bout papier la preuve que notre quotidien est cassé. Et ce témoin de notre vie bancale, voilà qu'il vient l'accrocher au frigo, me disant ensuite qu'ainsi, il n'oubliera rien. Mon regard tombe sur le bout de papier et je sens mon coeur se serrer. J'aurais préféré qu'il ne note pas tout ça, qu'il ne me force pas à contempler tout les jours ce carcan que je nous impose. J'aurais aimé qu'il fasse comme d'habitude et qu'il se contente de pousser un soupir, simplement pour se retenir de dire quoi que ce soit. Mes yeux dessinent la courbe de son écriture et je ne peux que froncer les sourcils, notant quelque chose qui me dérange. Un je-ne-sais quoi qui me fait dire que ce n'est pas ainsi qu'il écrit d'habitude. La courbe de ses a n'est plus la même et son écriture manuscrite si délicate et légèrement incurvé semble remplacé par celle-ci qui ne lui ressemble tellement pas. Elle plus… Plus soigné, plus stricte… Presque dure. Ce n'est pas l'écriture du Steve que je connais, ce n'est pas celle d'un étudiant qui doit prendre ses notes vites et qui quand il a un peu de temps dessine. Je déglutis et l'écoute à peine, fixant à la place le papier qui semble me narguer. "Vas-y. Pose la ta putain de question-" semble-t-il me dire, "Pose la et regarde comme il va s'énerver ou t'en vouloir." Ses doigts viennent chercher les miens et je sursaute presque, n'ayant vraiment plus l'habitude qu'il soit aussi tactile à mon égard. Avec lui je fais un premier pas, puis un autre, le suivant jusque dans l'entrée sans pour autant être capable de libérer mon esprit de cette pensée saugrenue qui le pollue. "Steve est différent." Pas en mal, au contraire… Mais… Ce n'est pas celui que j'ai quitté il y a bien une semaine. Ce n'est pas mon Steve d'avant et ce n'est pas celui qui m'a renvoyé chez ma mère parce qu'il avait besoin de souffler… Non c'est une autre personne, timide mais chaleureuse… Un étrange mélange de Steve que j'observe s'habiller, les lèvres pincées. Je renfile ma veste militaire et mes rangers, me rendant compte que je n'ai rien dis depuis bien longtemps. J'articule à peine, murmurant presque.

"Si tu veux oui… Si ça te fait plaisir."

Je ne veux pas le forcer, l'obliger à devoir passer du temps avec moi. Je sais que Steve aime aussi avoir son espace à lui, ses instants pour dessiner et simplement ne pas avoir à s'occuper de moi. Je sais qu'il ne veut pas forcément regarder un film avec moi car il y en a bien que je n'arrive plus à regarder sans que cela déclenche une crise ou une série de flashs… Maintenant, comme un enfant, j'évite bien des films, préférant me rassurer avec des dessins-animés. Parce que c'est plus simple. Dans ce genre de films, la mort n'existe pas et la souffrance non plus. Le méchants se font toujours attraper et à la fin tout le monde est heureux. Les blessures sont légères et la violence jamais présente. Tout n'est que coton et tendresse. Ce sont des univers rassurants et qui étrangement n'arrive pas à donner à mon esprit la moindre raison de paniquer. Nos doigts s'entrelacent à nouveau et comme une automate, je sors avec lui, verrouillant la porte avant de descendre les escaliers, lui jetant de temps à autres quelques regard du coin de l'oeil. Non, ce n'est pas Steve. C'est quelqu'un de plus heureux et qui semble s'être débarrassé de tout ses soucis… C'est un Steve qui ne s'agace pas de ce que je dis ou fais, qui accepte de me tenir la main et qui me glisse même quelques sourires et un baiser. Nos pas nous rapprochent du traiteur chinois et c'est sans un mot que je passe la porte, sentant ma boule au ventre grossir face au nombre de clients qui sont présents ce soir. Le coeur au bord des lèvres, je prends une grande inspiration avant d'aller commander, me contentant de simplement répondre "Oui" quand la serveuse me demande si c'est comme d'habitude. Et commence alors là le moment que je déteste le plus, ce lui où je dois simplement attendre au milieu d'inconnus… Et si normalement je suis seul et que je vais fumer dehors, ayant Steve avec moi ce soir, je viens simplement reprendre sa main, cherchant en sa personne un réconfort… Un semblant de la maison qui me permettrait de ne pas penser à ce que cette foule pourrait penser de moi, de ne pas imaginer que je dois ressembler à un clochard… Mon souffle se fait plus court et nerveusement, j'égrène les secondes, ne cessant de me dire que rien de tout ceci n'est normal. Steve ne devrait pas être là, il ne devrait pas y avoir autant de monde, je devrais être en train de fumer ma cigarette…. Les imprévus s'accumulent et je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus quoi penser. Je n'aime pas savoir que je n'ai pas le contrôle de la situation, j'ai l'impression d'être vulnérable et d'être de nouveau le prisonnier de quelqu'un. Les minutes passent et j'ai presque envie de simplement fuir, de m'excuser auprès de Steve et de le laisser là… Mais non, je ravale tout pour ne pas de nouveau le mettre dans une situation délicate ou l'agacer… Non, nous venons de nous retrouver et pour une fois, il semble heureux de faire quelque chose avec moi… Alors je dois être celui qui ravale et qui fait des efforts. Je suis celui qui suis malade et c'est à moi de me forcer, pas à Steve. Finalement notre commande est prête, nous permettant de quitter l'établissement une fois que j'ai payé le repas et que je referme les doigts de ma prothèse sur le sac. Rapidement et avec Steve à mes côtés je quitte l'établissement, sursautant une fois de plus quand ses doigts frêles viennent se glisser entre les miens. Puis vient la question qui fait couler le long de mon échine une sueur bien glacée. Nerveux je regarde ailleurs et hésite, n'osant pas lui dire la vérité.

"Oui…. Oui… Tout va bien."

Non c'est loin d'être le cas mais est-ce que je peux réellement lui dire ? Non. Il ne le supporterait pas. Il s'énerverait à nouveau et tout recommencerait. "Rien ne va jamais ! Tu te rends compte à quel point c'est usant Buck ? Non ! Parce que à aucun moment tu ne te rends compte que c'est aussi dur pour moi ! Parce qu'il faut toujours faire comme tu l'entends, sinon tu ne vas pas bien ! Sinon tu fais une crise ou tu t'énerves !" Je peine à ravaler le noeud que j'ai dans la gorge, continuant pourtant de marcher avec lui comme si tout allait bien.

"C'est parfait… Comme ça."

Mes mots deviennent des murmures et pour le reste du trajet, je reste silencieux, me contentant de tenir entre ma main la sienne, repoussant pendant ce temps-là au loin les pensées qui vont sûrement me tenir éveillées toute la nuit. Enfin nous arrivons à l'appartement et je me déshabille rapidement, allant ensuite jusqu'à la cuisine déposant le sac sur la table avant de m'y installer, tirant les deux barquettes du sachet avant de sortir une assiette et deux verres. Je laisse Steve décider de ce qu'il veut boire et déjà, à l'aide des deux baguettes, je commence à trier mon plat, tirant les morceaux de porc pour les mettre dans l'assiette alors que le riz et la sauce restent dans la barquette. J'aligne les morceaux de viande par ordre croissant, dans un silence des plus parfaits, sachant que de toute façon, Steve ne voudra sûrement pas parler, comme d'habitude.
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Lun 28 Sep - 11:44
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Il est étrange. Il est étrange parce qu'il y a des instants où j'arrive facilement à le lire, à décrypter ce qu'il éprouve, voire même ce qu'il pense, et d'autres quand il me regarde, il reste indéchiffrable. Il est contrarié mais pourquoi? Encore à cause du ciné? Parce que je ne me ''souviens'' pas? Parce que j'ai dû faire une liste? Je n'en sais rien, alors que ses yeux ne quittent pas la feuille que j'ai affichée sur la porte du frigo, rappelant les rituels dont il a besoin pour juste...vivre.Putain c'est triste. Enfin bref ma proposition de sortir manger, et faire comme c'était prévu a l'air de lui plaire, et on se prépare tous les deux avant de sortir. A chaque fois qu'il me regarde, je lui souris, et j'ai bien senti qu'il a sursauté quand je suis venu prendre sa main. On dirait vraiment qu'il en a plus l'habitude...signe que ça devait être tout sauf simple avec Steve. Dans un sens je les plains tous les deux, chacun trop faible pour aider l'autre, et au lieu de se serrer les coudes, dans un sens, ils se sont fait couler. Putain de triste...

On arrive chez le chinois, et je me dis que dès demain, je vais prendre un foutu calepin et tout marquer. Les noms, les dates, les menus, ses rituels et ses médocs. Même la façon dont il aime ses oeufs ou son bacon. Je dois tout savoir, et heureusement, cette histoire d'amnésie a l'air de passer, et me donnera au moins l'occasion de l'inonder de questions sans que ça paraisse trop louche, tout comme s'il m'attrape à faire des trucs bizarres pour lui. Mais jusqu'à quand il pourra y croire? Jusqu'à quand il va gober ce mensonge? Le plus tard possible j'espère, ou tout du moins assez longtemps pour que je trouve une solution de repli, à continuer ses études mais en réfléchissant à un autre endroit où vivre. Bref pour l'instant je suis sagement avec lui au chinois, et il faudrait être aveugle pour pas se rendre compte qu'il flippe. Je le vois à son regard, qui parcourt nerveusement le traiteur, à sa poitrine qui se gonfle trop vite, et ensuite sa main qui vient attraper la mienne. Je serre doucement ses doigts, et je lui souris, pour lui montrer que tout va bien, et que je suis là. Je viens même poser ma tête contre son épaule, alors que je regarde les deux employées remplir des barquettes, glisser des serviettes en papier et des baguettes avant de nous tendre le sachet. Une fois dehors je reprends sa main, et quand je lui demande si tout va bien, le voilà qui flippe, encore. Enfin je ne sais pas s'il flippe, mais en tout cas...c'est pas la joie. Je tente un sourire timide alors qu'il revient vers la maison.

Parfait alors. On va rentrer et manger ça tranquillement...

On s'approche de notre appartement mais il n'a pas l'air de vouloir parler, alors je le suis en silence, ma main simplement dans la sienne. Il est préoccupé, mais je ne sais pas par quoi. Est-ce que c'est à cause du monde au chinois? Parce que j'ai proposé un ciné sans savoir qu'il pouvait pas y aller? La vache je donnerais cher pour savoir ce qui se passe dans son crâne. Savoir si ce sont des trucs pour lesquels je peux l'aider, ou au contraire, des trucs auxquels je dois faire gaffe... J'ai l'impression que... qu'il est une tasse cassée qu'on a recollée, mais où il faut rien, vraiment pas grand chose, pour qu'elle se casse. J'ai peur d'être celui qui le brise en faisant pas attention... On remonte et on se deshabille rapidement. Sans rien dire il va dans la cuisine, déballant notre dîner et sortant des couverts. Je fais chauffer de l'eau, et pendant que je remplis la bouilloire et que je sens les odeurs délicieuses du chinois, je me demande depuis combien de temps j'ai plus mangé autre chose que la cuisine du réfectoire de l'asile. Mais avant, j'adorais ça, la cuisine asiatique. Et j'aimais bien prendre un bon thé vert, que ce soit avec du poulet aux épices ou avec des sushis.

Je me fais un thé, et toi tu veux quoi Buck? Du chaud ou du froid? Je crois qu'il reste encore des bières au frigo aussi, si jamais...

Je lui ramène ce qu'il me demande, le sers et m'assieds face à lui. Mon estomac grogne face à la barquette de bouffe fumante, et je sépare les baguettes avant de commencer à manger. Mais au bout de quelques bouchées, je remarque l'étrange manège de Buck, et m'arrête, fasciné. Petit à petit je le vois trier riz,sauce, viande et légumes, et les morceaux de porc ont encore droit à un nouveau tri. Son visage est concentré, et on est loin de l'idée de jouer avec sa bouffe simplement pour s'occuper. C'est...c'est important. On dirait. Et je me rappelle que souvent les PTSD vont avec des TOC. Ok donc il est un maniaque de l'organisation, et en plus il a un souci avec la bouffe. Putain... il cumule. D'un petit geste de ma baguette je désigne son assiette.

Tu sais, t'aurais pu demander le riz à part, ça aurait été moins compliqué pour toi. Enfin ça aurait fait un truc en moins à trier...

Je bois une longue gorgée de thé avant de me jeter sur la bouffe. La vache... c'est tellement bon, tellement riche en saveurs et en parfums en comparaison de la bouffe d'hôpital insipide que j'ai envie de pleurer. Des choses tellement simples dont j'ai été privé si longtemps. Quatre ans...quatre ans à avoir que quelques rares permissions d'aller chez mes parents, où on se parlait à peine, et de toute façon ils étaient bien trop occupés pour être là quand moi je rentrais. Mais du chinois... la vache je pensais pas que ça m'aurait autant manqué. Après avoir englouti la moitié de la barquette je relève le nez, et lèche la sauce que j'ai sur les lèvres, et sûrement tout autour de la bouche, du mieux que je peux.

Au fait, tu aimerais qu'on regarde quoi après? J'aurais bien envie d'un truc cool... pas violent. Toi aussi? Enfin si tu as envie d'un truc plus musclé on peut aussi hein. Tu décides.

A ce qu'il m'a dit j'ai bien compris que si c'était trop violent, il risquait de paniquer, alors, peut-être que comme ça, en lançant l'idée, il aura pas l'impression qu'il m'oblige à regarder le seul truc qu'il peut faire. Psychologie inversée, ou tout du moins, une tentative. J'essaie de prolonger la discussion, histoire d'avoir un dîner aussi normal que possible.

Oh et au fait, en plus des menus, est-ce qu'il y a d'autres trucs que tu as de prévus dans la semaine? Médecin ou autres? Juste pour me rappeler. Je vais taper ça joliment pour l'afficher, comme ça je m'en souviendrai...

Nouveau sourire timide alors que je bois une gorgée de thé, espérant qu'il morde à l'hameçon.

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Mar 29 Sep - 18:23

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L'ordre doit émerger du chaos. Ranger, trier, classer, c'est détruire une partie du chaos et le faire muter en un ordre rassurant. Tout a sa place. Tout a le droit d'exister et d'être entouré. Le monde ne peut pas être chaotique… Il doit comporter une partie de classification. Tout doit avoir une place et un but. Le riz a sa place dans la barquette. La viande dans l'assiette et les légumes se glissent entre les deux. Le plat qui n'était qu'un chaos, redevient du bout des baguettes un ordre rassurant. On peut réparer les choses. On peut défaire le chaos pour recréer l'ordre. Un silence se pose entre nous tandis que Steve s'installe face à moi, confirmant mon impression. Je ne relève pas les yeux vers lui, et sagement, minutieusement même, je continue mon tri, me rassurant de voir le plat s'ordonner. L'univers accepte l'ordre. Il accepte que les choses puissent être démêlés puis rangés… Et si pour une barquette de nourriture il est capable d'être si tolérant, je me dis qu'un jour, il le sera peut-être pour mon esprit. Je prends une grande inspiration et tente de me faire le plus discret possible tandis que Steve desserre les lèvres pour un reproche qui me fait me recroqueviller sur moi-même.

J'aurais dû m'en douter. J'allais recommencer à l'agacer avec mes TOC. Je viens de rentrer, c'est notre premier repas tout les deux depuis une bonne semaine et déjà, je viens tout gâcher en triant mon plat. Peiné, je pince les lèvres et n'ose plus toucher à ma nourriture, baissant un peu plus la tête pour permettre à mes cheveux longs de retomber sur mon visage et ainsi cacher les larmes qui menacent déjà de rouler. Je ne voulais pas être ainsi… J'aimerais pouvoir manger correctement, être un être humain qui fonctionne correctement… Mais c'est trop dur. Dans ma tête il n'y a que le chaos, l'ordre ne semble pas vouloir revenir et dans les méandres de mon propre esprit je me suis perdu. J'aimerais redevenir ton Buck… Celui qui n'est pas une pauvre bête à l'agonie, mais j'ai peur que ça n'arrive jamais. Je reste silencieux et là où lui attaque son repas avec envie, comme si de rien n'était, je reprends mon tri, ne commençant à manger que lorsqu'il a déjà bien attaqué son plat. Je commence par la viande, comme toujours et si celle-ci est bonne, je ne peux qu'imaginer le goût qu'elle pourrait avoir si elle n'était pas déjà froide. Le riz le sera aussi quand je l'attaquerais, mais tant pis, j'ai appris à faire avec… Manger froid, ce n'est pas désagréable, c'est mieux que de se nourrir de ce que des geôliers peuvent me glisser entre les lèvres ou des tubes que j'avais à l'hôpital. Steve tente de faire la conversation mais je ne réponds pas. J'ai bien envie de regarder un film mais je ne dis rien, préférant manger en silence plutôt que d'avoir une fois de plus un mot malheureux. Il est déjà là, dans la même pièce que moi, il n'a pas encore hurlé, ni dit qu'il voulait que je retourne chez ma mère… Je dois me contenter de ça et ne rien demander de plus. il essaye à nouveau et je ne réponds toujours pas, ne levant même pas les yeux pour observer le sourire qu'il force sûrement. Je glisse entre mes lèvres le dernier morceau de viande et réfléchis aux rendez-vous que j'ai dans la semaine. Je dois voir le psy, puis le médecin à l'hôpital, j'ai des examens à faire… Le morceau de porc devient sous mes dents un morceau de fer aiguisé que j'ai l'impression de devoir avaler et pour ne pas avoir envie de cracher dans mon assiette, je murmure à peine.

"Comme d'habitude… Médecin, psy et autres."

Je déglutis et avale ce que j'ai trop mâché, m'essuyant ensuite rapidement les lèvres avant de boire un peu de thé qui lui aussi me semble subitement dégueulasse. Je plisse le nez et repose la tasse, m'agaçant de constater que je ne suis plus heureux d'être là. Je pensais que je serais heureux de le retrouver… Mais quelque chose ne va pas. Steve est différent. Trop peut-être. Il a l'air heureux et il l'est devenu sans moi. Il a oublié, il a changé. L'écriture sur le papier qui est désormais sur le frigos n'est plus la même. Je me mords la lèvre. Avant il ne voulait pas qu'on regarde des films tout les deux, avant il ne voulait pas parler. Avant son amour s'effritait… Je repousse mon assiette et presque coupable, je murmure doucement.

"Je n'ai plus faim."

Je me lève et commence à débarrasser ma vaisselle, un noeud dans la gorge. Je jette, vide dans l'évier et ensuite remplis notre petit lave-vaisselle, avant de me tourner vers lui, souriant difficilement.

"Je suis fatigué… Je… Je pense que pour ce soir, je n'ai pas la force pour ça… J'ai…"

Je l'entends déjà hurler. "Tu l'es toujours ! On ne peut rien faire avec toi ! Tu ne veux rien faire ! Jamais !" Je bredouille des excuses et tourne les talons, allant jusqu'à la salle de bain pour attraper quelques cachets que j'avale en vitesse. J'ai besoin de fumer, mais avec son asthme… Il ne supportera pas. La véranda de ma mère me manque subitement. Je ferme les yeux et je crispe les doigts sur le bord de l'évier. Ma prothèse commence à me faire mal. J'ai envie de sangloter. Je m'assieds sur le bord de la baignoire et la tête basse, je tente de reprendre le contrôle de ma personne, m'interdisant de pleurer en cette soirée. "Tu pleures pour un rien. On ne peut rien te dire, Buck. C'est fatiguant aussi." Ma main valide se porte à mon épaule gauche et je commence à trembler, laissant une échapper une larme avant que ses pas ne me fassent redresser la tête et rapidement prendre contenance. Sur le pas de la porte il me regarde et les yeux encore humides, je me trouve une excuse pour avoir cédé.

"Ma prothèse me fait juste mal…. J'ai du mal à la garder longtemps en ce-moment… C'est… C'est juste ça…."

Je tente de sourire mais c'est dur, surtout face à lui que je sais si peu patient pour mes crises.
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Mar 29 Sep - 18:25
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Petit à petit, et sûrement très maladroitement, je mets en place les pièces du puzzle qui concernent Buck. Pour être précis, c'est surtout chercher à comprendre comment il fonctionne, ce qui lui plait ou ne lui plait pas. Donc il aime la routine, il aime que les choses soient bien réglées. Soit. Ca je peux gérer. Après tout pendant ces années à l'asile j'ai dû passer par ça, les horaires bien réglés, la routine... et si ça me brûle d'envoyer bouler tout ça aux orties, je me dis que les moments où il sera pas là, ou quand j'aurais réussi à me trouver un appartement seul, j'aurais toujours le temps de faire tout ce que je veux, quand je voudrais. Juste un peu de patience. Ca va aller. Ensuite il trie sa bouffe. Ca aussi, je peux le gérer, surtout qu'il a pas besoin de moi pour ça. Jusque là ça va.

Mais alors qu'on mange, quand je lui dis simplement que ça aurait pu être plus simple pour lui s'il avait demandé au traiteur chinois de séparer aussi le riz, je le vois baisser les yeux. Pourquoi? On dirait que je lui ai dit que c'était un minable, un moins que rien, une vraie sous merde, alors que je faisais juste une suggestion qui pouvait l'aider. Et à le voir comme ça, je m'en veux, parce que je ne comprends pas. En quoi ça l'a affecté à ce point? Je mange tranquillement, ne sachant pas trop quoi dire. C'est terrible cette sensation, ce sentiment d'être...comme un funambule qui avance sur un fil, et il a l'air si sensible qu'un mot de travers donne l'impression qu'il va tomber. Alors que je veux pas ça. C'est pas mon but, pas du tout. Ok c'est moche d'avoir pris sa place, je sais bien, mais ça veut pas dire qu'il me fait pas de la peine, et que j'en ai rien à foutre de lui, bien au contraire. Les bouchées s'enchaînent, même si brusquement le chinois est moins bon, et j'essaie de relancer la conversation en parlant de son organisation pour les jours à venir. Je mens en disant que c'est pour aider à l'organisation, alors que c'est surtout l'excuse pour moi de me faire un pense-bête. Une anti-sèche. Et étrangement, je me sens mal quand sa réponse consiste à quelques mots qu'il me balance d'une voix que j'ai du mal à entendre tellement elle est faible.

Ok! Pas de souci je me note tout ça. C'est juste pour que je m'inquiète pas si tu es pas à la maison quand je rentrerai de cours ou que je serais allé...au cimetière.

Pique risquée. Les lèvres serrées je guette sa réaction. S'il mord, ça me rendra plus crédible. S'il mord pas... ça va paraître louche. Les secondes passent, longues, interminables presque, et finalement un grognement en guise de réponse me fait me retenir de soupirer de soulagement. Ok c'est bon. Encore un truc à noter. Steve va souvent au cimetière voir sa mère. Ok. Je retiens. Mais cette petite perche a pas suffi à relancer la discussion, et il se referme encore, mâchant lentement, avant de reposer les couverts sur son assiette en décrétant qu'il a plus faim. Et quand je propose un film, il me dit qu'il est fatigué et je n'entends même pas la fin de sa phrase qu'il a déjà tourné les talons sans que je puisse rien dire. Merde. Putain. Bon... réfléchis Steve. Je range ce qui me reste de bouffe dans le frigo, idem pour lui vu qu'il n'a pas tout mangé, et je lance le lave vaisselle tout en réfléchissant à ce que j'ai pu faire. A la raison pour laquelle il est comme ça. Il a l'air tellement... tellement fragile. Tellement brisé. Bon... je soupire, adossé au comptoir de la cuisine pendant que je termine ma tasse de thé. J'ai pas envie de le voir comme ça. J'ai pas envie de le voir passer une soirée tout seul, à être pas bien. J'hésite, mais je me dis qu'au moins, j'aurais essayé. Alors je fouille dans le placard, sors le paquet de pop corn que je lance au micro ondes, et sors de la cuisine en prenant bien soin de fermer la porte, pour qu'il entende pas les petites explosions, qui pourraient lui faire peur. C'est vraiment le truc qui lui faudrait dans un moment comme ça...

J'ouvre le balcon mais il n'y est pas, et j'entends renifler en passant devant la salle de bains. Merde...c'est vachement plus grave que ce que je pensais. Et je m'en veux. Je me sens coupable de l'avoir mis dans cet état, et... et j'aime pas le savoir triste. Bien sûr je pourrais m'en foutre mais... il me fait de la peine, et j'ai vraiment envie de l'aider. Je pousse doucement la porte et je le vois, assis sur le  bord de la baignoire.

Eh...alors c'est là que tu t'es caché...

Je m'approche doucement, et à le voir comme ça, si...cassé, si mal, je veux faire quelque chose pour lui. Je pourrais pas faire comme si de rien n'était, à relire mes cours pour demain alors que lui est si mal dans la pièce à côté. Je viens m'accroupir près de lui et pose ma main sur la sienne. Cette armoire à glace aux épaules si carrées et qui là... est si fragile.

Bucky... je sais pas ce qui t'a rendu triste, mais c'était pas ce que je voulais. Si c'est par rapport à ce que j'ai dit sur la bouffe...c'était pas une critique. Je pensais vraiment que ça serait plus simple pour toi si la prochaine fois tu demandes le riz à part, comme ça t'aurais un truc en moins à trier. J'étais sincère, vraiment. D'accord? Je veux que ton bien, et essayer que les choses soient plus simples pour toi. J'ai jamais voulu te rendre triste et je suis désolé si c'est le cas...d'accord?

Je caresse doucement ses doigts et désigne sa prothèse d'un petit geste du menton.

Et si elle te fait mal pour l'amour du ciel, enlève-là! On en a pas besoin pour regarder un film! On s'en fout, on sera juste tous les deux sur le canapé. D'ailleurs...j'ai déjà fait les pop-corn et le DVD est dans le lecteur. Il manque plus que toi. Alors...tu viens? J'ai...envie de passer un peu de temps avec toi surtout que ça fait une semaine qu'on s'est pas vus. Juste nous deux, sur le canapé, un Disney et des pop corn. Un bon chocolat chaud avec plein de marschmallows. Rien d'autre. Alors...t'en dis quoi? Ca me ferait plaisir que tu viennes!''

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Mar 29 Sep - 18:27

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Oui c'est là que je suis, dans notre salle de bain, à pleurer face à toi alors que ça fait moins d'une journée que nous nous sommes retrouvés après une semaine sans la moindre nouvelle de l'autre. Je suis là, assis sur le bord de la baignoire, une main sur l'attache de ma prothèse, à croiser ton regard en retenant des larmes qui déjà coulent sur mes joues mal rasées. C'est là que je me cache de toi, craignant ta colère, ton regard dur et tes mots qui seront comme des balles dans mon coeur. Je suis là, à pleurer sur les restes de la personne que j'ai été et de notre amour qui me semble n'être plus qu'un triste souvenir, un fragment d'un passé que je tente sans cesse de recréer pour toi qui te tourne sans cesse vers l'avenir et la fin de notre relation. Inconsciemment c'est toi que je fuis, toi que j'aime tant et pour qui je ferais n'importe quoi… Toi qui est désormais là, à m'observer et à me faire remarquer avec une pointe d'amusement que c'est ici que je me cache. Toi pour qui je me recroqueville légèrement avant de mentir d'une voix faible, rejetant la faute sur cette prothèse que tu détestes tant.

Voilà ce que je devrais lui dire. Voilà ce qui devrait traverser mes lèvres et ainsi libérer mon coeur de bien des choses, alors que lui s'avance vers moi. C'est ce que je devrais lui murmurer et lui avouer au lieu de simplement fixer le sol en espérant qu'il ne m'en veuille pas. Sans un mot, et en baissant simplement la tête pour ne pas avoir à affronter son regard, je le laisse approcher, frissonnant quelque peu quand il s'accroupit pour être à mon niveau. Mon souffle se meurt sur le bout de mes lèvres et anxieux, je préfère fixer ses lèvres si fines plutôt que ses prunelles. Sa main trouve la mienne et après un frisson, je me retiens de la retirer, appréciant étrange qu'il accepte encore de me toucher. Un soupir discret m'échappe et enfin, il parle. Enfin, il m'avoue ne pas avoir voulu me blesser et pensait simplement m'aider à faciliter mon quotidien. Et si j'aimerais y croire, je ne peux oublier cette absence, et les mots que nous avons échangé avant qu'il ne me demande d'aller passer la prochaine semaine chez sa mère. Même si là, il s'excuse et caresse doucement ma main, je ne peux ignorer les mois que nous avons eu, sans le moindre baiser, où à chaque fois que j'esquissais un geste pour venir caresser sa joue, il était le première à reculer ou à repousser du bout des ses doigts ma main tremblante. Il a beau me dire qu'il s'en veut et qu'il ne veut que son bien, je ne peux tout oublier. Je peux prétendre et ne pas y penser, je peux me forcer à lui pardonner et à lui trouver des excuses mais… Je sais que c'est arrivé un jour. Je sais qu'il m'a un jour dit qu'il ne voulait plus trop me toucher, qu'il n'avait plus vraiment envie de faire l'amour avec moi et que m'embrasser était désagréable à cause de ma barbe… Alors soit, je me suis fait beau pour lui, j'ai pris soin de tenter de redevenir le Buck qu'il trouvait sublime et qu'il voulait sans cesse dans ses bras mais même là, ça ne suffisait pas… Parce qu'il n'avait pas le temps, qu'il devait travailler ou réviser. Et pourtant là, en ce instant, précis, alors qu'il tente de me rassurer, de me dire qu'il ne voulait pas me blesser, qu'il veut simplement qu'on passe un peu de temps tout les deux après cette longue semaine sans se voir, j'ai envie de croire que tout ceci est sincère… Qu'il y a une chance pour que tout ce qui a pu se passer avant n'était qu'une mauvaise passe, une période que nous allons enterrer derrière nous. Alors que Steve me dit qu'il serait heureux de m'avoir à ses côtés pour la soirée, j'ai envie de croire que tout va enfin reprendre comme avant… Presque timidement, je lui offre l'ombre d'un sourire avant d'entrelacer délicatement mes doigts avec les siens, trouvant enfin le courage de lui répondre et de murmurer non pas la vérité mais une partie de mes pensées.

"Je voulais juste… Bien faire. Je sais que tu as du mal avec moi en ce moment… Je ne voulais pas que tu me vois ainsi. Je suis désolé, Steve… Je sais que je suis un poids par moment… Et tu as raison pour le riz… Je… J'essayerais de trouver le courage de lui demander à ce qu'il soit à part la prochaine fois…"

Je tais le reste. Je ne lui dis pas que j'y ai déjà pensé mais que je n'osais pas lui dire plus que "comme d'habitude". Je n'ose pas lui avouer que ça me terrifie déjà de devoir sortir de l'appartement pour aller jusqu'au restaurant, que j'angoisse comme un dingue à chaque fois que je dois attendre devant la porte de l'établissement à regarder nerveusement les voitures et les passants qui défilent sous mon regard vide. Je n'ai pas envie de lui dire que malgré les médicaments… Ça ne s'améliore pas en ce moment, loin de là. Pour lui je ravale tout et je fais comme si de rien n'était, je deviens presque illogique et irraisonné, juste pour que lui soit à l'aise et relativement serein. Je fais tout ça pour lui, qui est si étrange depuis son retour. Progressivement, je recommence à respirer normalement, osant enfin croiser à nouveau son regard qui comme à chaque fois me semble être un peu plus lumineux que la seconde d'avant. Serait-il vraiment heureux que je vienne avec lui ? J'en doute. À vrai dire, je doute de tout… Mais n'est-ce pas une bonne chose ? N'est-ce pas le signe que les choses changent ? Peut-être. J'esquisse un autre sourire pour Steve et les lèvres pincées, je baisse à nouveau les yeux avant de reprendre.

"Je… Je veux bien…" Nerveusement, je passe ma langue sur mes lèvres, mes doigts se crispant autour des siens. "Je n'osais pas l'enlever… Je sais que… Que ça te mets mal à l'aise parfois d'être contre moi quand je ne la porte pas…" J'ai un sourire triste. "Mais si tu veux… Aide-moi à la retirer… Comme ça on pourrait ensuite aller regarder un film avec une tasse de chocolat chaud…"

Je caresse une dernière fois ses doigts avant de me relever, lui tournant le dos  tout en remontant mon t-shirt sans pour autant le retirer, lui dévoilant de ce fait mon dos couturé d'anciennes cicatrices et les sangles qui aident ma prothèse à être fonctionnelle. Sans honte je lui montre le harnais qu'il a vu déjà bien des fois. Par-dessus mon épaule, je lui jette un regard inquiet, craignant qu'il me dise de me débrouiller seul ou pire… Qu'il revienne sur sa parole.
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Mar 29 Sep - 18:29
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C'est dans des situations comme ça que je me rends compte à quel point les mots peuvent être dangereux. Enfin, dangereux... A quel point ils peuvent faire du mal, même sans le vouloir ou sans y penser. Là c'était un simple conseil, et pourtant je le retrouve prostré dans leur salle de bains, à sangloter, se cachant de moi. Et ça me fait d'autant plus mal au coeur de le voir comme ça que ma remarque partait d'un vrai bon sentiment. Juste...l'aider à s'organiser avec ce PTSD qui a l'air de lui pourrir la vie, mais aussi celle de Steve...à ce que j'ai lu des mails qu'il a envoyés à Tasha ou Sam, ou de ses textos. Je ne le connais que par ça, par le biais de mails, de textos, de carnets griffonnés, et pourtant, celui que j'ai en face de moi a l'air loin de ce que j'ai lu. Il est pas cet espèce d'ours qui se met en colère pour rien ou qui hurle dès qu'un grain de riz est de travers. Je le vois plutôt comme...une tasse fêlée, et il faut la manier doucement parce que le moindre choc pourrait la faire tomber en morceaux. Et là il n'y aurait plus rien à récupérer et à sauver. Je pense pas que Steve et ses potes s'imaginent comme la vie de quelqu'un comme lui est dure. Une série de choses qui lui sont arrivées et qui ont fait que pour l'instant, rien n'est facile, même pas manger, ou aller faire des courses. Là il aura suffi d'une simple suggestion pour que tout le château de cartes tremble et que son univers soit perturbé... Alors...je me dis que pour le temps où je vais rester, je vais essayer de l'aider. Je suis pas psy, mais j'ai assez entendu parler le vétéran qu'on avait à l'asile lors des groupes de parole pour avoir un aperçu. Parce que dans un sens...lui est encore enfermé dans un lieu qu'il a pas choisi, alors que moi, j'ai eu la chance de pouvoir me barrer de là... Bizarrement ma gorge se noue quand il me dit qu'il a du mal avec moi en ce moment. Enfin, avec Steve. Il me fait de la peine avec sa mine de Saint Bernard triste, et dans un sens, je suis presque en colère contre ce Steve qui a pas l'air d'être arrivé à le comprendre, au point de le faire dégager une semaine... J'inspire, ma main toujours sur son genou et j'essaie de le rassurer autant que je peux.

C'est vrai que...C'était pas facile mais ça m'a fait du bien et... j'ai compris que...tu m'avais manqué. Pour le riz on s'en fout... Tu fais juste...comme tu le sens le mieux. Si tu te sens pas de lui demander, lui demande pas...y'a aucun souci...c'est pas grand chose de toute façon...

Je lui souris, croisant son regard et je sens ses doigts serrer un peu plus les miens. Là...voilà. Je le sens se détendre un peu, et se calmer. Il accepte de me suivre, et je hoche lentement la tête quand il parle de sa prothèse qui le gêne.

Mais oui on va t'enlever ça pour que tu sois bien dans le canapé... et le chocolat, tu t'en sors largement avec une seule main de toute façon, comme le pop corn. Allez, lève-toi et dans cinq minutes on en parle plus...

Il se tourne et j'avoue que je me fige quand il remonte son tshirt. Oh merde. Je m'attendais pas à ça. C'est...C'est plus un dos, c'est une carte routière de la douleur à ce stade. Y'a des balafres dans tous les sens, vers le haut et le bas, des fines, des profondes... Je pensais pas qu'il en avait morflé autant... pas étonnant qu'il soit dans cet état alors... Je me relève un peu pour être en face du système compliqué et hésite une seconde. Je vois qu'il m'observe du coin de l'oeil et je veux pas lui faire mal en lui faisant croire que je suis dégoûté ou je ne sais quoi.

Buck, rappelle-moi, c'est par quelle sangle qu'on commence?

Je l'écoute et souris, lui balançant un joli mensonge.

Mais oui c'est vrai, je suis con. Allez, mission libérez Bucky en marche!

J'avance timidement les doigts, et galère un peu avec la première boucle, le temps de comprendre comment ce merdier fonctionne. Ca va plus vite pour les autres, et quand j'attaque la dernière, je l'ouvre à une main, l'autre tenant la prothèse pour éviter qu'elle tombe. C'est la première fois que j'en tiens une, et ça fait un peu bizarre surtout qu'elle est super lourde, et que je manque d'être entrainé par son poids sur le carrelage de la salle de bains. Je la dépose doucement sur le panier à linge avant de me relever. J'hésite avant de poser une main sur son épaule meurtrie, que je masse doucement pour faire circuler le sang à nouveau.

Là...c'est mieux non? Ca fait du bien?

Il a l'air un peu perdu mais me dit finalement que oui. Bien. Je viens ensuite reprendre sa main et l'emmène jusqu'au salon où tout nous attend. Je m'installe près de lui sur le canapé et remonte la couverture sur nos jambes avant de lui tendre sa tasse de chocolat. J'attrape le bol de pop corn que je pose entre nous et une fois prêts, je me tourne vers lui et lui souris.

Voilà, tout est bon! On lance le film?

Il est un peu perdu mais il a l'air content...content de passer une soirée comme...celles dont il a besoin. Ou tout est maîtrisé et où l'inconnu a pas sa place. Je le laisse tranquille et regarde le Disney. La vache, depuis quand j'ai pas regardé un de leurs films... des années. Avant d'être envoyé là bas...C'est sûr...

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Mar 29 Sep - 18:32

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À lui dévoiler mon dos ainsi, je me sens vulnérable, comme à chaque fois que je retire ou remonte mon t-shirt. Je sais qu'avec le temps, je ne devrais plus avoir à craindre son regard mais j'en yens à penser que si il refuse depuis des mois de m'embrasser ou de ne serait-ce qu'effleurer ma peau du bout de ses doigts, c'est à cause de ce corps mutilé qui le répugne. Le souffle toujours un peu court, je le regarde par-dessus mon épaule, craignant déjà le moment où il va se reculer et me dire qu'il a oublié qu'il devait surveiller quelque chose dans la cuisine ou quoi, et qu'il me laisse alors avec la charge de retirer ma prothèse seul, une fois de plus, alors que c'est me faciliter la vie que de m'aider, car le système étant fort complexe, j'ai besoin de quelqu'un autant pour l'enlever que pour la porter. J'ai besoin de lui, et parfois, j'ai l'impression qu'il ne se rend pas bien compte de que je suis complètement dépendant de lui et que si il me délaisse, je ne pourrais presque plus rien faire. Je me retrouverais à être incapable d'enfiler ma prothèse et à partir de là… Je ne pourrais rien faire. Je redeviendrais cette chose inutile que l'on doit porter jusqu'à la douche après l'avoir gavé de médicaments. Si Steve m'abandonne… Je pense que je redeviendrais la carcasse puante que j'étais à l'hôpital… Celui auprès du quel il n'était resté que quelques minutes avant de murmurer que c'était trop dur pour lui de me voir ainsi. Lui qui avait pleuré sans oser attraper ma main valide et qui dans un hoquet avait quitté ma chambre, me laissant seul avec mes parents. Mon Steve, qui n'avait pas supporté de revoir l'amour de son ancienne vie n'être plus qu'une enveloppe vide, un reste, une ombre, un souvenir de celui dont il est tombé amoureux. Et c'est cette impression que j'ai, là, à le voir fixer mon dos lacéré et orné de sangles, j'ai cette foutue boule au ventre et cette certitude qui me répète sans cesse qu'il va me planter là et m'abandonner à mon sort, une fois de plus. J'ai le coeur en vrac à la simple idée que tout va se répéter, à la manière d'une routine destructrice. Je reviens, il dit que je lui ai manqué, ma maladie se rappelle à son bon souvenir, il fuit, je déprime, on s'engueule et il me vire. Puis tout recommence. Je reviens, je lui ai manqué… Et ainsi de suite. Cette boucle malsaine est notre quotidien désormais et en le voyant tant hésiter, je comprends que le rythme de la boucle s'accélère, que je lui manque de moins en moins longtemps et que de plus en plus rapidement, je le dégoûte. Tout ça sent la fin, et en cet instant, dans cette salle de bain, je comprends que je suis le seul à tenter de m'accrocher à cette relation qui se délite et cet amour qui crève entre nous. Un frisson dévale mon échine abimé et l'air peiné, je m'apprête à baisser mon t-shirt en lui murmurant que c'est bon, que je vais me débrouiller… Doucement, il entrouvre les lèvres et au lieu de la fuite que je pensais avoir à affronter, j'ai une petite question qui me fait doucement froncer les sourcils et esquisser un léger sourire.

"Celle du bas… Et tu remontes…"
lui murmure-je, presque soulagé de voir que son silence ne résultait que d'une légère étourderie de sa part et non d'un profond dégoût. "D'abord les plus fines et ensuite les grosses… Tu te souviens… Tu disais que c'était comme harnacher un cheval…"

Je détourne le regard et le laisse faire, sentant ses doigts fins et délicats, effleurer par instant ma peau alors que je me remémore les premières fois où il a dû m'aider, où il avait une patience infinie pour la coquille vide que j'étais. C'est avec lui que j'ai appris à mettre correctement ma prothèse, à réapprendre à m'habiller presque tout seul et à me laver. Il est celui qui me rasait au début et qui brossait mes cheveux. Celui qui prenait le temps de couper mes ongles quand ils étaient trop longs et laçait mes chaussures. Je recommence à respirer normalement alors que ma main libre se pose sur la prothèse que je sens lentement glisser le long de mon moignon de bras. J'ai l'ombre d'un sourire à sa remarque sans ajouter quoi que ce soit, n'ayant qu'un long soupir de soulagement quand enfin, je suis libéré de ma prothèse. Lourdement elle tombe dans les mains de Steve et si celui-ci ne fait que chanceler c'est parce qu'il la dépose sur le panier de linge sale. Je prends une grande inspiration et avant que je n'ai le temps de porter ma main à mon épaule douloureuse, c'est celle de Steve qui trouve mon articulation. Surpris par son geste je sursaute presque tout en retenant mon souffle. Le temps d'un battement de coeur, j'ai peur ce qu'il va faire et j'avoue ne me détendre que lorsque je comprends qu'avec douceur, il masse mon épaule et aide mon sang à circuler normalement dans le reste de bras que je possède.Je me détends sous ses doigts et n'ai pour lui qu'un timide murmure.

"Merci… J'en avais besoin…"

Mon sang recommence à couler dans mes veines et si je serre les dents, ce n'est qu'à cause du fourmillement douloureux qui se répand dans les restes de mon membre mutilé. Steve vient alors prendre ma main et avec un léger sourire, je le suis jusqu'au salon, n'osant lui demander de nouer ma manche gauche qui désormais pend le long de mon corps. Le moment semble trop parfait, trop serein pour demander ça et c'est pourquoi que je m'installe dans le canapé à côté de lui, le laissant installer de quoi grignoter entre nous. J'ai un sourire triste en me disant que j'aimerais passer mon bras autour de son épaule et lui faire doucement poser sa tête contre mon torse. J'aimerais pouvoir le tenir à nouveau contre moi et déposer de tendres baisers dans ses cheveux mais je sais que tout ça m'est impossible désormais, car interdit. Steve peine à me regarder, à me trouver désirable et même si il me sourit en cet instant, je n'arrive pas à me dire que ça tiendra le temps du film ou de cette nuit.

"Ouais… Ça fait longtemps en plus que je n'ai pas regardé un bon film."

Une éternité même. La semaine que j'ai passé chez ma mère était encore l'un de sers rêves médicamenteux dont j'ai l'impression de ne jamais revenir et avant ça… Steve avait trop de travail. Il disait qu'il n'avait pas le temps pour moi et qu'il fallait qu'il avance pour ne pas rater ses études, que je lui prenais déjà trop de temps en journée et que je devais donc le laisser tranquille le soir. Et à vrai dire… Je suis presque perdu, j'ai plus l'habitude d'être là, avec lui, à partager un bon moment sans larmes ou sans cris. Y'a juste lui, moi et le Disney de son choix. Le film se lance, du bout des doigts j'attrape un peu de pop-corn que je grignote du bout des dents alors que pour nous se lance La Belle au bois dormant. Je me rapproche un tout petit peu de Steve et le temps d'un film, d'un moment qui me permet d'oublier ma condition, je me sens bien et comme à ma place. Pour la première fois depuis longtemps, j'en viens à chérir ce que nous partageons et à me dire que tout n'est peut-être pas foutu et qu'on peut peut-être redevenir le couple que nous étions avant… À nous savoir et à me savoir ainsi avec lui, je reprends espoir et me dis que j'ai bien fais d'y croire et de faire confiance à Steve. Plus d'une fois durant le film j'ai l'envie de déposer un baiser dans ses cheveux, n'arrivant au fond, qu'à entrelacer nos doigts avec tendresse. Seulement, la magie de cet instant prend fin avec l'arrivée du générique, car je sais que là, c'est le moment où je vais devoir le laisser me quitter à nouveau. Je libère sa main pour qu'il s'étire et quand il croise mon regard, je prends les devants, ne lui imposant pas la dure tâche de devoir m'annoncer que nous dormons encore l'un sans l'autre.

"Je… Je vais tout ranger, histoire de pouvoir dormir ici… En plus… J'ai pas envie de… De salir encore le lit ou de déchirer les draps."
Je baisse les yeux, honteux. "Vaut mieux que je dorme ici."

Je dépose rapidement ma main sur sa cuisse et je me lève, portant d'une main le reste du pop-corn jusqu'à la cuisine.
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Mar 29 Sep - 18:32
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Je sens que c'est compliqué pour lui de se montrer à moitié à poil et je le comprends, vu ses cicatrices et son état. On est encore loin de la phase d'acceptation , celle où on arrive à sortir et à assumer ce par quoi on est passé. Celle où on arrive à supporter le regard des autres dans la rue ou au ciné. Celle où on s'en fout, tout simplement, où on arrive à vivre avec. Je sens que le simple fait de remonter son tshirt et montrer ses cicatrices est une épreuve, presque un défi. Quelque chose de pas facile. Je l'entends à son souffle qu'il retient, et à tout son corps qui est tendu comme un arc. Et j'attends qu'il me réponde, un peu inquiet qu'il se dise que c'est pas normal que je me souvienne pas comment on ôte sa prothèse ou autres. Mais non. Quand il entend ma question je l'entends...soupirer, un peu. Comme s'il était rassuré. Mais rassuré de quoi? C'est moi qui devrais soupirer de soulagement qu'il m'ait pas grillé. J'écoute sa réponse et sourit, tentant de la jouer naturel.

Tout de suite mon petit poney!

Vanne de merde soit mais qui va détendre l'atmosphère. Je tends les doigts et fais sauter ses sangles une à une, petit à petit, avant de manquer de tomber quand la prothèse pèse totalement entre mes bras. La vache ça pèse un âne mort... pas étonnant que ce soit pas confortable et qu'il préfère l'enlever à l'intérieur... Enfin ça se passe plutôt bien. Je commence à lui masser l'épaule en me disant que la crise de larmes a l'air terminée et qu'il s'est remis. Qu'il va mieux, un peu au moins, et j'ai envie que ça continue. Mon sourire s'agrandit quand je l'entends me dire merci et je hoche la tête.

Y'a pas de quoi, je me dis que ça te fait du bien après une journée à porter ce truc qui pèse une tonne.

On arrive au salon et je nous installe. Il a l'air tellement perdu qu'il se laisse faire et me suit gentiment, comme un gamin qui est juste content qu'on s'occupe de lui. Peut être qu'il a pas eu un moment comme ça depuis longtemps avec son Steve... Alors j'essaie de rendre ça agréable. Juste...tranquille. Et ça a l'air de marcher. J'avoue que pour moi aussi, ça me fait du bien. J'étais bien seul dans cet appart, à réapprendre à organiser mes journées comme je voulais, à manger ce que je voulais, sans être soumis aux horaires des infirmières et des médecins, des groupes de paroles ou des activités collectives qui me collaient des boutons. Les seuls trucs que j'aimais bien c'était la peinture... et à force, j'ai commencé à me débrouiller pas trop mal en plus. Il y a même pas une semaine j'étais dans un pyjama d'hôpital, dans mon lit, là bas, à entendre tout le temps le bruit des gens qui hurlent, qui sanglotent ou qui parlent tout seuls. Maintenant je suis dans un joli petit appart à Brooklyn avec un type qui est gentil mais complètement cassé et qui a juste besoin...je sais pas, de chaleur humaine? De réconfort? Un peu de tout ça on dirait. Et dire qu'une soirée normale comme ça, j'en ai pas eue depuis...tellement longtemps... depuis avant.

On regarde le film, piochant dans les pop corn et de temps en temps je le regarde et je souris. Ca me fait plaisir de voir qu'il me le rend. Il a l'air bien, quand il se rapproche un peu plus de moi ou serre mes doigts un peu plus fort. J'ose pas en faire trop non plus alors je me contente de serrer sa main et de lui sourire, près de lui. On rigole aux trucs drôles, on échange de petits coups d'oeil. C'est...Agréable, comme ça. Vivre comme ça avec quelqu'un avec qui on s'entend bien, ou au moins d'apparence. Le film se termine et j'étouffe un baillement avant de froncer les sourcils quand je l'entends dire qu'il va ranger et dormir ici. Ouais...j'ai lu ça. PTSD bonjour. Mais ça me fend le coeur de le voir si malheureux d'un coup alors qu'il avait l'air bien...juste avant. Y'a quelques secondes même. J'ai à peine le temps de réagir qu'il disparaît dans la cuisine et j'hésite une seconde avant de prendre le reste et le rejoindre.

Buck...pourquoi on réessaierait pas de dormir de nouveau ensemble? Le canapé est confortable je suis d'accord mais...c'est pas génial. Et on a un chouette lit. Ca va bien se passer, j'en suis sûr...d'accord? T'en dis quoi?

C'est moche de mentir, mais je me dis que quelques mots, ça pourra pas faire de mal, mais au contraire, beaucoup de bien.

Quand t'étais pas là...le lit m'a semblé vide...donc...

J'ai un léger sourire timide alors que je me frotte nerveusement la nuque.

Andréas
Andréas
Oiseau de Nuit
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Panic Switch Empty Re: Panic Switch

Mar 29 Sep - 18:34

Steve
Rogers

James
Barnes

Panic Station
"Pourquoi ne pas réessayer ?" dit-il en me rejoignant dans la cuisine. Je fronce les sourcils, pince les lèvres et abandonne le bol sur le comptoir, pas vraiment encore capable de simplement tourner les talons et de lui faire comprendre d'un silence que j'ai pas envie qu'on essaye pour voir ensuite dans ses prunelles la déception d'un amant qui n'en peut plus que celui qu'il est censé aimer soit aussi brisé. Je préférais qu'on fasse comme d'habitude plutôt que de se forcer. Je voudrais pour une fois qu'il se contente de me dire bonne nuit, avant de filer s'enfermer dans ce qui a été un jour notre chambre. Mais non, il est là, à me dire que le lit semblait vide sans moi et que ce soir, il veut pas juste que je froisse un peu plus les muscles de mon dos sur le canapé mais que j'accepte de venir m'allonger à ses côtés, comme si d'un coup, après une seule semaine sans moi, il avait changé d'avis à propos du dégoût qu'il éprouvait à sans cesse trouver les draps souillés après une nuit à hurler. J'hésite longuement, restant silencieux le temps de poser mon regard sur sa personne et de murmurer sans l'ombre d'un sourire mes craintes.

"C'est… C'est peut-être mieux ainsi… Non ? Ça a dû te faire du bien et surtout plaisir de ne pas avoir à subir mes cauchemars… Je… Je ne sais pas."

Je ne suis plus sûr de vouloir. Il m'a manqué, c'est sûr, au point que je ne peux me permettre d'à nouveau le faire fuir en une nuit. Je dois protéger le peu qu'il m'offre en cet instant, car c'est sûrement ce que j'aurais de mieux avant un retour à notre quotidien où nous ne faisons que nous croiser. Je devrais chérir la soirée que j'ai eu avec lui et non demander à ce qu'elle s'éternise. À vouloir trop, je vais l'étouffer à nouveau et une fois de plus, il me fuira, me disant peut-être cette fois-ci que ce n'est pas le temps d'une semaine que je devrais rester chez ma mère mais plus. Un soupir résigné glisse d'entre mes lèvre et si je finis par accepter, c'est uniquement parce que je suis faible et que juste un fois, juste une nuit, je n'ai pas envie d'être seul pour affronter mes cauchemars. Un sourire un peu triste se dessine sur mes lèvres alors que du regard il insiste.

"On peut… Mais au moindre problème je retourne sur le canapé…"
Je glisse une main dans ses cheveux, m'autorisant une caresse qui prend fin sur sa joue. "Faut que tu te reposes après tout, t'as des cours à assurer contrairement à moi."

J'esquisse un geste pour me pencher et venir déposer sur son front un baiser, me retenant de justesse en me disant que ça serait déplacé et que si ça ne l'agacerait pas de suite, lui donnerait l'impression que j'accepte simplement pour avoir une chance de me glisser entre ses bras et de l'étreindre. Presque gêné, je me recule et bredouille, le coeur encore partagé par ce désir qui depuis des mois déjà ronge mon être et murmure à mon oreille que cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu le droit d'entre ses cuisses me glisser et d'embrasser ses lèvres qui a une époque formaient si délicieusement mon prénom. "Je vais commencer pour la salle de bain… Je ne serais pas long. Je veux juste… Me brosser les dents…" J'esquisse l'ombre d'un sourire et file, le laissant avec le bol de pop-corn et sûrement un début de déception. Je ferme les yeux et tente de chasser tout ça alors que brosse à dents entre les lèvres, je me change, abandonnant dans le panier de linge sale mon t-shirt pour ne garder que mon caleçon. Avant, je l'aurais quitté lui aussi mais maintenant il est impensable de ne pas en avoir. Dans l'évier je crache un mélange de dentifrice et de sang que je fais disparaitre avec un peu d'eau. Du revers de la main, j'essuie le coin de mes lèvres et après avoir observé une seconde mon visage blafard dévoré autant par ma barbe mal rasée que par les certes qui se creusent un peu plus sous mes yeux chaque jours.

"La salle de bain est à toi." dis-je en tentant de ne pas paraitre trop fatigué ou pas assez enjoué avant de terminer par un murmure qu'il ne perçoit pas. "J'en ai terminé de tenter de prendre soin de moi."

Je sors et le croise sur le pas de la porte, ne lui adressant ni un regard ni un sourire, préférant fuir pour aller sous les draps me glisser. Avant, on faisait ça tout les deux. Avant, il venait à mes côtés se laver les dents et se déshabiller, prenant même la peine de m'aider pour certaines choses… Mais maintenant nous sommes comme deux étrangers dans un même appartement. Lui vit, tente de s'en sortir et de fuir tandis que moi, je suis là, embourbé dans les angoisses d'une guerre que j'ai vécu et perdu, à me débattre dans le vide et à suffoquer dans mon propre corps. Nous ne sommes plus un couple depuis longtemps et parfois, je me demande même si nous sommes encore des amis et non des colocataires qui se tolèrent. Assis dans le lit, les draps remontés jusqu'à ma taille, j'attrape les médicaments dans ma table de chevet et commence à glisser un, puis deux, puis trois cachets entre mes lèvres, me foutant de savoir si demain je vais être malade. J'avale difficilement les différentes pilules et m'allonge ensuite, comptant déjà les minutes avant qu'ils ne fassent effet. Les yeux déjà clos, j'entends Steve me rejoindre, mais je reste silencieux quand il me souhaite bonne nuit, sachant déjà que ce ne sera pas le cas. Un soupir m'échappe, un frisson dévale mon échine et pour la première fois depuis des mois peut-être, c'est aux côtés de celui qui ne m'aime plus que je sombre.

L'homme est de nouveau là, celui qui tient son molosse en laisse et dont les crocs rêvent de se plonger dans ma chair. Les chaînes recommences à teinter alors que je remue désespérément dans l'obscurité. Il me hurle de cesser, pointant son arme sur moi. L'animal montre les crocs alors que je supplie, répétant dans une langue qu'il doit à peine comprendre que je ne vais pas craquer et que les informations qu'il veut, il peut se les foutre au cul. Alors je répète toujours la même chose, ce putain de code qu'on nous a foutus dans le crâne lors de notre entraînement. "Envie. Rouillé. Dix-sept. Aube. Four. Neuf. Bénin. Retour à la maison. Un. Wagon." Je répète cela fiévreusement alors que mes phalanges se referment sur ce qui devrait être le vide et non des draps. Un premier hurlement m'échappe. L'homme s'agace et me frappe. "Pitié ! Pitié !" Mais jamais les coups ne cessent. Il commence par me casser une côte, puis deux, allant jusqu'à me faire cracher un peu de sang. Mon échine se cambre jusqu'à en être douloureuse. "Je ne sais rien ! Je ne sais rien !" Il sort une lame, la plante dans mon sternum et je hurle à la mort, me réveillant par la même occasion.
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Panic Switch Empty Re: Panic Switch

Mar 29 Sep - 18:36
ft. Bucky & Steve
Identity switch.

Panic Switch
Pauvre type...vraiment, pauvre type. Pauvre type dans le sens que je plains. Qu'est-ce qui a pu se passer pour que tu sois tellement nerveux et anxieux près de moi? Qu'est-ce que l'autre a pu dire et faire pour te casser autant? Pour que j'aie l'impression que tu marches sur de la porcelaine en permanence, sur le qui-vive, de crainte de quelque chose. Mais quoi? Quoi donc? Tu m'as vu. Tu l'as vu lui, tu l'as tendu dans tes bras, alors qu'il ne t'arrivait que sous le menton, tu as senti son corps maigrelet, son torse fin entre tes bras, enfin, ton bras. Qu'est-ce qui pourrait te faire si peur? Qu'est-ce qui te rend si mal à l'aise près de moi? Et surtout, pourquoi tu me regardes avec un regard mêlé d'amour et de désespoir? Steve... Steve et ses reproches, Steve et ses mots durs. Je ne le connais pas, mais plus j'ai commencé à fouiller dans sa vie, plus je me suis rendu compte qu'il était trop fragile. Trop faible. Qu'il n'avait pas la carrure pour supporter de tels évènements et quelqu'un d'aussi abimé que lui... Et à le voir comme ça, assis à côté de moi je me dis qu'il est toujours putain de beau, même si maintenant on a l'impression qu'il va s'effondrer au moindre coup de vent, malgré sa carrure d'athlète... Ses yeux si bleus sont ternes, comme... une vitre qui aurait trop vu de pluie et de mauvais temps et à travers laquelle on ne peut plus bien voir, et son sourire est fendillé, fêlé comme un bol qu'on aurait trop utilisé. C'est ça... il a été trop utilisé par la vie, trop chamboulé et maintenant... maintenant...comment redevenir comme avant alors qu'on n'est plus le même? Il ne le sait pas et il se cherche. Il est perdu dans ce qui était sa propre vie, comme si tout ce qu'il connaissait avant s'était transformé en labyrinthe...

Et quand je le vois, je ne peux pas m'empêcher de me dire que j'ai envie de lui parler, que j'ai envie de l'aider. Pourquoi? Parce que tu as l'air d'aimer cet autres tellement fort, pour vouloir à ce point bien faire. Parce que personne ne me regardera jamais comme toi, même si c'est un autre que tu crois voir et que tes sourires fatigués ne seront jamais pour moi mais pour un autre qui a préféré tout abandonner plutôt que de revenir pour être là à ton retour. Parce que tu es un chien perdu et que j'ai pas le coeur à te laisser seul, dans ce monde où on ne te fait pas de place, et où tout est compliqué. Comme de devoir jouer à un jeu alors qu'on ne nous a pas expliqué les règles. Pauvre de lui, pauvre de son regard triste, de sa tendresse qu'il cache mais qui crève les yeux. Et en même temps je lui en veux, à l'autre, au faible, de n'avoir pas su apprécier le trésor qu'il avait entre les mains. On ne jette pas une voiture simplement parce qu'elle a un pneu crevé, ou un Picasso parce qu'elle a un trou. On répare. Lui a fui. Il l'a fui lui et s'est fui lui-même...

Oui c'est bête mais j'ai vraiment envie qu'il aille mieux, et ne pas me contenter de simplement faire comme faisait l'autre, reproduire cette routine malsaine et surtout triste qu'il y avait ici. Ca ne me coute rien, et lui ça le fait sourire... C'est pour ça que sans réfléchir je lui propose de dormir avec moi, peut-être pour lui rappeler les moments où c'était simple, où sa vie avait encore l'air de ressembler à une vie normale, et pas à un exil sur le canapé... avant de flipper d'un coup à l'idée que... merde...pas qu'il s'imagine que... que lui et moi on va... Mon coeur se met à tambouriner dans ma poitrine tout en me forçant à sourire en haussant une épaule.

Ouais je... je suis vraiment désolé de t'avoir fait partir je... c'était...une mauvaise passe. Entre les cours, le fait que je dormais mal et ma mère qui... enfin... Je... je suis désolé. Mais oui ça va mieux. J'avais besoin de me reposer surtout, d'avancer mon boulot et...voilà. Maintenant ça va mieux... Je... vraiment...

Il a l'air de me croire et je m'en veux de lui mentir... Il ne mérite pas ça. Il ne mérite pas que je vienne jouer les parasites... Pourtant il a l'air de céder, et je ne sais pas s'il est content, soulagé, ou aussi inquiet que moi... Sa main se glisse dans mes cheveux, et je frissonne une seconde en sentant ses doigts sur ma joue en une douce caresse. C'est...agréable...j'avais presque oublié ce que ça pouvait faire, d'être juste... apprécié.

Ne t'en fais pas. Je suis sûr que ça va bien se passer... Et puis ça va j'ai cours à 10h demain donc j'ai le temps de dormir encore un peu... si jamais.

Je le vois se pencher vers moi et ferme les yeux, attendant son baiser, avant de finalement se reculer. Je rouvre les yeux, un peu déçu, et j'ai à peine le temps de réaliser qu'il a déjà tourné les talons et est parti vers la salle de bains.

Je... Buck tu...

J'aurais aimé. J'aurais aimé que même un seul de ses bras me serre gentiment contre lui, juste pour retrouver l'habitude du contact humain que j'ai totalement perdu... mais il fuit. Il s'en veut même on dirait... Je finis par simplement hocher la tête et lui sourire.

Bien sûr, je range tout pendant ce temps.

Je ramène les tasses à la cuisine, range la couverture et éteins tout pendant que j'entends le bruit de l'eau couler juste à côté. Je vais chercher un pyjama et reviens en entendant la porte se rouvrir. Je passe à côté de lui et fais exprès de le bousculer gentiment en laissant échapper un léger rire.

Beau comme un camion. Allez pousse toi grande chose!

Je prends une douche rapide, me brosse les dents et me nettoie le visage. Pendant que l'eau ruisselle sur ma peau je sens que mon coeur bat de plus en plus fort dans ma poitrine en imaginant que lui... Qu'il va peut-être vouloir... alors que... merde... je suis... je suis pas prêt... et je veux pas... le faire parce que j'ai le choix, parce que je suis obligé, même s'il a pas l'air méchant. Il faut... je lui dirai non... même si ça risque de... lui faire du mal. Bon...Allez... rejoins le pour ne pas qu'il s'inquiète... Je m'essuie le visage, repose la serviette et entre timidement dans la chambre. Il est déjà allongé sous les couvertures, et dans un sens ça me rassure un peu. Il a pas l'air de vouloir... autre chose. Je me glisse sous les couvertures, m'allongeant, droit comme un I sur le dos.

Bonne nuit Bucky...à demain!

Il ne me répond pas. A sa respiration calme, peut-être qu'il est déjà endormi. Tant mieux. Je ferme les yeux, soulagé que ça se finisse comme ça et m'endors rapidement près de lui. Pourtant d'un coup je suis tiré du sommeil par un hurlement, puis un autre. Je me redresse d'un coup dans mon lit, et panique quelques secondes en réalisant que je suis pas seul dans le lit, et je reconnais pas la chambre de l'hôpital. Qu'est-ce que...puis deux secondes plus tard je me rappelle. Le suicide. Steve. Bucky. Et c'est lui qui hurle. Je tâtonne dans le noir et allume la lumière, avant de me tourner  vers lui. Son visage est ruisselant de larmes, et son souffle est court.

Bucky. Bucky je suis là... je suis là...tout va bien...

Je prends sa main, pour le ramener à la réalité, et serre ses doigts. De mon autre main je fais tourner son visage vers moi, la posant sur sa joue râpeuse, et la caressant du pouce.

Je suis là... Tu es ici... tu es dans ta chambre... Tout va bien... Tout va bien...

Petit à petit je vois à ses yeux qu'il "revient", qu'il reconnaît la pièce, le lit, et puis moi. Enfin Steve. Je n'arrête pas de lui parler, de le rassurer, doucement, vraiment triste de voir à quel point ses cauchemars sont violents. Je finis par passer mes bras autour de sa taille, caressant tendrement son dos.

C'est fini...c'est fini... c'est loin tout ça. Tu es à l'abri, tu es à la maison... d'accord? Tout va bien...

Je le garde de longues secondes avant de reculer mon visage pour croiser son regard et lui souris.

Tu voudrais un chocolat? Ca te ferait du bien? Ou un thé? Dis moi et je vais m'occuper de ça...

Je hoche la tête et quand il me dit qu'il aimerait un cacao je me glisse hors des couvertures et trottine jusqu'à la cuisine. Trois heures du matin... J'ai encore le temps de me rendormir... Je chauffe le lait au micro ondes, rajoute le cacao et terminé par quelques marshamallows avant de revenir vers lui, faisant attention à ne rien renverser.

Voilà...ça te fera du bien...

Je souris, étouffant un baillement alors que je vais m'asseoir au pied du lit, lui tendant ma tasse. Le pauvre... je ne sais pas ce qu'il voit dans ses rêves mais je n'aimerais pas partager ça...

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